Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

mercredi 13 octobre 2010

Alors, ils étaient combien, à la manif ?



Hier, il y avait manif, comme souvent dans notre beau pays. Et, comme d'hab, il y a le décompte des manifestants avec le chiffrage selon les syndicats et le chiffrage selon la police. Le record absolu étant atteint par Marseille, bien sûr, avec 230.000 manifestants selon les syndicats, et 24.000 manifestants selon la police. Mais, avant de critiquer, rappelons-nous que c'est à Marseille qu'une sardine a bloqué l'entrée du vieux port !

Ces écarts de mesures selon les syndicats et selon la police, c'est le running gag depuis toujours. Sauf que là, il y a un fait nouveau.

A Paris, des journalistes de Mediapart, organe de gauche pure et dure, mené par l'inénarrable Edwy Plénel, ont décidé de procéder eux-même à un décompte sur la manif de Paris, pour en avoir le coeur net. Et ils ont eu l'honnêteté de publier leur résultats, ce qui les honore.

Voici, le résultat des courses pour la manif de Paris du 12 octobre 2010, tenez-vous bien :
- Selon les syndicats : 330.000 manifestants.
- Selon la police : 89.000 manifestants.
- Selon Médiapart : 76.000 manifestants !!!

C'est à dire qu'ils ont trouvé moins que la police !!!

Et, en plus, le JDD nous apprend que, hier à Marseille, l'AFP, France Bleu et la chaîne de télé locale LCM se sont frottés ensemble à l'exercice. Surprise, les résultats obtenus par les journalistes sont proches de ceux communiqués par les autorités, et même en-deçà !

Ca prouve quoi ? Que les syndicalistes sont de gros menteurs. Mais ça, on le savait déjà ...

Je voulais vous en parler parce que, bien sûr, les journalistes d'une façon générale sont restés assez discrets sur ces résultats. Bien sûr, s'ils avaient pu confirmer les chiffres fantaisistes des syndicats, là, ça aurait fait les gros titres partout ...

Pour en savoir plus :
1. A Paris, Mediapart a compté: le chiffre qui fâche (Mediapart)
2. La bataille des chiffres enfle aussi (JDD)

Crédit photo : Reuters

52 Comments:

Blogger Luc said...

Tiens, France soir aussi a compté la manif de Paris.

On récapitule :

- Selon les syndicats : 330.000 manifestants.
- Selon la police : 89.000 manifestants.
- Selon Médiapart : 76.000 manifestants.
- Selon France Soir : 73.027 manifestants.

Source : Comment nous avons compté les manifestants du mardi 12 octobre (France Soir)

Finalement, je les trouve optimistes, les chiffres de la police !

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Ah, et voici les résultats pour la manif de mardi à Marseille compté par LCM :

- Selon les syndicats : 230.000 manifestants.
- Selon la police : 24.500 manifestants.
- Selon LCM/France Bleue Provence : 18.235 manifestants.

Source : LCM (YouTube)

Qui c'est qui veut du clafoutis ?

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

... et voici ce que ça donne au Petit Journal de Canal + : Le Petit Journal du 13/10/10.

(à partir de 4:35)

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

20 000 ou 200 000, je trouve que cette histoire commence à sentir un peu mauvais. Autant je pense que la réforme est nécessaire sur le fond, autant je pense que la gestion de cette réforme a été mal menée (à commencer par son porteur qui a été complètement décrédibilisé par les affaires Bettencourt). Les concessions (prévues de longue date) aux syndicats ont été mal servies - il fallait que cela apparaisse comme des victoires syndicales - pas comme des concessions "gratuites".

A moins que tout ça soit voulu - laisser une chienlit s'installer pour qu'un pouvoir fort (et providentiel) puisse se remettre en selle en incarnant l'Ordre. C'est un procédé connu et utilisé depuis l'antiquité. L'épisode de l'incendie du Reichstag est un excellent exemple de ce procédé...

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Ca fait bien longtemps qu'on aurait dû faire appel à cette société (de surcroît étrangère - ce qui enlève tout parti pris je pense) pour comptabiliser les manifestants. J'ai lu leur méthode (photos prises de haut), ça me semble en effet assez fiable.

Ceci étant, il va falloir recaler tous les référenciels, et accepter le fait que 80 000 personnes, c'est déjà beaucoup...

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Bruno du grand sud est said...

Aussi c'est pas facile de compter quand tout le monde bouge.

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Il ne reste plus qu'à réviser la constitution, pour y ajouter la manière de compter les manifestants et à partir de combien de manifestants, il faut dissoudre l'assemblée et le président.
Et moi qui vous prenais pour d’authentiques démocrates, je vois que vous tombez vous aussi dans le panneau du vote de la rue.
Qu'ils soit 1 ou 10 millions, qu'est-ce que ça change? Les électeurs inscrits sont combien?
Nous avons une constitution, 2 chambres législatives et un exécutif élus par le peuple au suffrage universel.(et la chance de vivre dans un pays où les citoyens contrôlent le scrutin)
Seriez vous d'accord pour faire tout péter et déclencher la révolution. Le décompte des manifestants est juste la bonne manière de ne pas traiter la question des retraites.
Pad, tu as raison de nous rappeler l'incendie du Reichstag, cela voudrait dire que l'extrême droite contrôle la poignée d'abrutis qui bloque les ports, et cherche à créer un climat insurrectionnel pour nous jetter dans les bras de Marine aux prochaines élections?

Et si nous organisions une grande manif pour faire savoir que les manifs on en a marre?

jeudi, 14 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Maintenant qu'on connaît les vrais chiffres, c'est intéressant de voir à quoi ça correspond.

A Marseille, donc, ils étaient 18.235 manifestants. Pour info, la capacité du Stade Vélodrome, c'est 60.000 places. Et la fréquentation moyenne est de 50.000 personnes, qui doivent payer leur place, en plus.

Ca permet de bien comparer l'intérêt des marseillais pour la manif contre la réforme de la retraite et le foot !

A Paris, c'est pareil : en vrai, ils étaient 76.000 manifestant, à comparer au Stade de France, qui fait 80.000 places. Sur Paris, un gars comme Yannick Noah attire plus de monde au Stade de France que les syndicats pour la manif de mardi dernier ! Et j'ai pas choisi Johnny ...

En fait, Jack, la réalité, c'est qu'il n'y a pas vraiment de manifs. Juste à la télé avec des cégétistes en gros plan ...

vendredi, 15 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Padraig : "20 000 ou 200 000, je trouve que cette histoire commence à sentir un peu mauvais."

Eh bien, Ségolène Royal trouve aussi qu'une mobilisation aussi faible, ça commence "à sentir mauvais" (de son point de vue).

Alors, mardi soir sur TF1, voici ce qu'elle nous a sorti :

«Les jeunes sont assez grands pour savoir ce qu’ils doivent faire(…) À 15 ans, à 16 ans, je pense en effet que les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue. Je leur demande d’ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique.»

Lancer un appel au 20 h de TF1 pour demander aux jeunes de quinze ans de descendre dans la rue. Plus irresponsable, tu meurs !

Source : Ségolène Royal - JT de 20 h sur tf1_ 12 octobre 2010 (YouTube)

vendredi, 15 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Le verdict , c'est dans six mois. Si la réforme est actée et qu'on est passé tranquillement à autre chose, c'est parfait. Dans le cas contraire, c'est que la chose a été extrêmement mal managée. Surtout quand on réalise qu'en réalité, tout le monde agréait la réforme - y compris les syndicats - ils voulaient juste négocier des aménagements (c'est leur raison d'être). Maintenant, évidemment, les choses se sont radicalisées...

La tentative de diversion par une future réforme fiscale (bouclier) suffira-t-elle à désamorcer les choses ?

vendredi, 15 octobre, 2010  
Blogger Bruno du grand sud est said...

Remercions tous ces manifestants qui auront mis en lumière un fait surprenant.
Nos policiers savent compter.
Le " 1, 2, beaucoup" n'était qu'une légende.

vendredi, 15 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

@Pad : Vrai qu'au niveau tactique de négo, on pourrait mettre la mention "passable, peut mieux faire".
Mais il faut dire aussi qu'en moyenne la presse ne contribue guère à faire comprendre les enjeux et les options à nos concitoyens.
L'emploi reste au cœur du débat des retraites et quelques mesures très concrètes et lisibles lancées simultanément avec la réforme auraient pu en faire taire beaucoup...et en particulier les jeunes qui voit cette réforme comme un obstacle supplémentaire à leur entrée dans la vie active, à raison. Bernard Thibault ne se prive pas de taper sur ce clou, qui dépasse...

vendredi, 15 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Jack : "les jeunes qui voient cette réforme comme un obstacle supplémentaire à leur entrée dans la vie active"

Ah oui. Tu veux sans doute dire que, si les vieux doivent travailler plus longtemps avant de partir à la retraite, les jeunes devront patienter plus longtemps avant de prendre leur place ?

Pas faux. Mais je ne sais pas si c'est aussi simple que cela ... Il n'y a guère qu'à l'Education Nationale qu'on peut décider de remplacer un employé de soixante ans avec 40 ans d'expérience directement par un jeune sans expérience tout frais sorti de l'école ...

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

@Luc: J'ai lu ce matin dans l'Express que vivre avec une blonde pouvait rendre couillon, pourtant c'est loin d'être le cas?
Depuis quand les sortants dans une entreprise sont remplacés par les entrants? Chez MacDo, sans doute?
On dirait que tu ne sais pas comment fonctionne une entreprise, pourtant je sais que tu le sais.
Je suis toujours sidéré par ta mauvaise fois, lorsqu'on s'attaque aux dogmes...des fois!
Pour prendre un autre exemple, lorsque tu soustrais une demie-classe d'âge du marché du travail pour lui faire faire le service militaire. (demie-classe car mesdames vous n'êtes pas concernées), cela n'a aucun impact sur le marché du travail?
Même question pour le report de l'âge de la scolarité obligatoire?
Bien sur que c'est simple, même si la formation des entrants de correspond pas à celle des sortants, car dans une entreprise pourvue d'un management, connaissant très longtemps à l'avance la date de départ des anciens, on a bien entendu un plan, qui par effet domino doit créer des embauches (sauf plan social, avoué ou non, ce qui est un autre sujet)

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Jack : T'as pas bien lu ma réponse.

J'ai dit "Pas faux".

Et puis j'ai dit que ce n'était peut-être pas aussi simple que ça. Les Bernard Thibault et consorts aiment bien de taper sur les clous simplistes, surtout ceux qui les arrangent.

Alors, j'explique.

Bien sûr, quand on regarde le monde du travail au travers de la lorgnette de la grande industrie, des multinationales et de la grande administration, là, on peut raisonner en disant : si un gars part à la retraite, il va bien falloir le remplacer. Et, par le jeu des dominos et de la promotion interne, au bout du compte, hop ! Ca fait un emploi jeune.

Alors juste une remarque : pour avoir travaillé dans ce genre d'environnement, je sais que la logique qui préside à la gestion des effectifs a très peu souvent à voir avec la réalité du terrain. Je pense que tu le sais aussi.

Donc, déjà, à la base, on part d'une logique théorique qui reste bien souvent que théorique. Donc, après, le raisonnement logique de dire que si les vieux vont rester à bosser deux ans de plus, ça va faire patienter les jeunes deux ans de plus. De mon point de vue, dans ces environnements, on est dans la théorie.

Bon.

Mais ce n'était pas là où je voulais en venir.

La réalité du travail en France ça n'est plus le "labourage et paturage" de Sully. Ca n'est même plus la grande industrie multinationale que tu connais bien.

La réalité, c'est que, en France, plus de 60% des emplois sont dans des PME. Et, bien souvent, ces PME sont dirigées par des vieux qui vont partir à la retraite tôt ou tard.

Alors, si ils retrouvent un repreneur, tout va bien : l'activité continue et l'emploi aussi. Mais s'ils n'en retrouvent pas, ils arrêtent l'activité, et les employés se retrouvent à la rue.

Je pense que même Bernard Thibault comprendra que, si ces gars-là doivent bosser deux ans de plus, c'est bon pour l'emploi, et pas le contraire !

Ce que je viens de t'expliquer, ce n'est pas "de la mauvaise foi", c'est la réalité pour plus de 60% des emplois en France.

Mais évidemment, ce clou là ne passionne pas Bernard Thibault. A vrai dire, je ne sais pas si ça intéresse vraiment quelqu'un ...

A part Nicolas Sarkozy.

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Tiens, des mecs du Figaro sont venu lire mon article ?

Comptage des manifestants : le grand bluff des syndicats (Le Figaro)

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

@Luc : j'admets que ma réponse est moins nuancée que ne l'était ton précédent commentaire...
Nous ne reviendrons pas sur l'emploi dans les grandes entreprises, qui ont pour crédo : "si le produit/marché le permet on délocalise", même à coût égal. Lorsqu'on voit le bordel actuel on pourrait le comprendre sans toutefois l'excuser, car ces mêmes entreprises continuent de nous apprécier comme clients sinon comme employés...
Mais venons à l'impact de l'allongement du temps de travail sur l'emploi dans les PME, qui comme tu le fais justement remarquer, constituent désormais l'essentiel des emplois privés dans notre beau pays.
Tu es infiniment plus compétent que moi pour en parler, cependant si on mélange tout, forcément tout devient incompréhensible . Je demande pardon mais je ne vois pas que la difficulté de trouver un repreneur pour un chef d'entreprise qui prend sa retraite ait un quelconque rapport avec le sujet de l'âge de départ.
Par contre, il me semble que dans une P.M.E., le crédo n'est pas la délocalisation mais la pérennité de l'entreprise!
Or je ne crois pas que garder un employé 2 ans de plus facilite l'embauche d'un apprenti, sauf à penser que son salaire soit offert à la P.M.E..
Suis-je bien dans la pratique là?

Un chef d'entreprise n'est concerné personnellement, que de loin par les lois sociales. Même Bernard Thibaud sais que peu de patrons font 35h.
Mais il a tout de même plus d'employés dans les P.M.E. que de patrons, me semble-t-il?

Donc les jeunes sont fondés à penser que cette mesure ajoute à leurs difficultés à trouver un emploi. Que par contre ils soient préoccupés par la durée de leur carrière future est une sottise, car personne n'a la moindre idée de ce que sera la démographie et le marché du travail dans 40 ans, ou peut-être 30, si la retraite est à 50 ans?

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Jack : "Je demande pardon mais je ne vois pas que la difficulté de trouver un repreneur pour un chef d'entreprise qui prend sa retraite ait un quelconque rapport avec le sujet de l'âge de départ. "

Bon, alors je fais faire simple :

Si un chef d'entreprise ne trouve pas de repreneur, s'il est obligé de bosser deux ans de plus avant de pouvoir s'arrêter, la vie de l'entreprise sera allongée de 2 ans.

Comprende ?

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Cette histoire de repreneur me semble surréaliste.

S'il y a un marché pour le produit/service de l'entreprise, elle sera soit reprise ou une autre entreprise reprendra le marché lorsque la première aura tiré sa révérence.

En revanche, s'il n'y a pas/plus de marché, l'entreprise crèvera tôt ou tard, elle ne sera pas reprise et il n'y aura pas d'autre entreprise pour reprendre un flambeau éteint...

Le fait que le patron de l'entreprise parte en retraite plus tôt ou plus tard ne change rien à l'existence ou l'absence d'un marché...

Comprende ?

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Je vais vous raconter une histoire vraie. Un jour, j'ai reçu la "commande du siècle" de la part d'une grande entreprise française pour automatiser une de ses grosses usines. Une semaine après, l'entreprise annonçait 5 000 licenciements.

Pas de lien ? Si, bien sûr. L'entreprise avait engagé un vaste programme d'augmentation de productivité. A qui ces gains de productivité ont-ils profité à votre avis ? Est-ce que les salaires des employés restants a augmenté ? Leur temps de travail a-t-il été réduit ? Ou les profits de l'entreprise (à destination de ses actionnaires) sont-ils passés de gros à indécents ?

Pourquoi, alors que la productivité a énormément augmenté, en arrive-t-on à augmenter le temps de travail des salariés ?

La réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 heures allait dans le sens des choses (rapellons qu'en 1900, c'était 70 heures, en 1906 60 heures, etc.).

L'augmentation de la durée de travail pour bénéficier de la retraite va à contresens de l'histoire, et ce simplement parceque le financement des retraites n'est pas assuré - du fait que la forte augmentation de la rémunération du capital a empéché une évolution "normale" de la rémunération du travail (sur laquelle est basée l'essentiel des cotisations de retraite).

Mais ça, personne ne veut le dire... Pas même notre bon Roi !

samedi, 16 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Pad : "Le fait que le patron de l'entreprise parte en retraite plus tôt ou plus tard ne change rien à l'existence ou l'absence d'un marché..."

Pas faux. Bon, aller, je laisse tomber. Peut-être que j'ai tout faux sur ce point précis ...

dimanche, 17 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Bon, alors, voyons un peu les chiffres de la manif d'hier (le samedi 16 octobre).

Sur la France entière, nous avons 825.000 manifestants, ce qui est le niveau le bas depuis la rentrée.

A Paris, nous avons 50.000 personnes, soit 39.000 de moins que mardi. Plus de 40% de chute dans la participation, ce n'est pas rien, quand même !

Et à Marseille, nous avons 16.400 manifestants, contre 24.500 mardi, soit une baisse de 33%.

Bon, eh bien, apparemment, le baroud d'honneur va se poursuivre encore un peu, mais ça sent la fin, là quand même ...

dimanche, 17 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Alors, vous me direz, comment les syndicats ils ont fait pour compter 230.000 manifestants mardi dernier à Marseille, là où en fait il n'y en avait que 24.500 ?

La réponse est ici : Le Petit Journal : comptage manifestants par les syndicats.

Regardez, ça vaut le coup. On comprend mieux !!!

lundi, 18 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Dans quelques jours, on risque tous d'être à pied dans la rue (pas forcément en train de manifester, évidemment). Il sera alors inutile de compter !

Mais les "éléments de langage" du gouvernement sont "tout va très bien, madame la Marquise". Alors, préparez vos godillots !

mardi, 19 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Il y a quelques temps, quelqu'un a dis que "dorénavant, quand il y avait des grèves en France, on ne s'en apercevait pas"... Mais je n'arrive pas à me souvenir qui a dit ça... Un humoriste, sans doute ?

mardi, 19 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Pad : Je confirme. Ici, on ne s'aperçoit de rien. Hier, j'ai fait le plein de ma voiture tranquillement à ma station habituelle, et Viviane aussi.

Je suis même passé au bureau de poste pour retirer un colis. Le bureau de poste était ouvert, et la postière souriante.

Une grève, quelle grève ?

Ah si, je dois reconnaître, le matin France Inter passait de la musique au lieu des informations. Ca c'est vrai.

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Selon Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et du développement durable, près de 4000 stations-essence sur 12 500 sont désormais «en attente d'approvisionnement».

Tu as dû siphonner les dernières gouttes à ta pompe à essence favorite, Luc !

D'ailleurs, selon les "éléments de langage" du gouvernement, il n'y a pas de pénurie, juste une "tension d'approvisionnement". Tension que les CRS vont être priés d'apaiser, sans doute !

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

On voit ici tout la difficulté à rendre compte de la situation...
J'ai appelé la famille en Ile de France : pas de trains Provins Paris depuis une semaine, impossible de faire le plein: très grande difficulté pour travailler.
Désormais tout le monde ment et comme les journalistes de quittent plus leurs claviers, il devient trés difficile de savoir la vérité.
25000 manifestants à Avignon.
Je note que les retraités ne manifestent pas, pourtant, ils devraient, car dans pas longtemps ils devront aller se faire voir ailleurs...
Je pressent un second tour des prochaines présidentielles surprenant!

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Un autre petit détail, plus de fuel domestique, dans la région...
Je coupe du bois...

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Je vais quand même vous donner mon avis intime. Les retraites, c'est une chose. Mais le sentiment que j'ai, c'est que Nicolas est en train de payer son dîner au Fouquet's avec Rolex en or et Ray-Ban (accessoires qu'il a certes abandonné, mais voilà, c'est resté en travers de la gorge de beaucoup de gens - moi compris). Aucune rationalité dans cela, mais les choses se payent un jour ou l'autre (quelque fois longtemps après).

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Jack, reprends-toi : les cuves de ton fournisseur de fuel ne sont pas vides - elles sont juste "en attente d'approvisionnement" selon le langage gouvernemental.

La, tout de suite, tu es rassuré, non ?

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

J'ai un correspondant Taiwanais qui vient de s'enquérir de ma santé... Apparemment, on dit là bas que la France est à feu et à sang !

Plus la distance est grande, plus les nouvelles sont amplifiées et déformées... A moins que ces Taiwanais aient le don de prédire le proche avenir... Je n'espère pas ça, quand même !

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Pad : En effet, désormais l'euphémisme fait partie du langage dédramatisant du pouvoir.
Mais il est nécessaire de rassurer, car une partie de la pénurie est du aux approvisionnements de précaution.
Pour revenir à ma cuve, en rentrant ce soir j'avais un message de mon fournisseur de passage dans le coin me proposant 500l pour me dépanner...J'espère qu'il repassera demain car là je ne vais pas tarder à pomper la boue. Je continue de couper du bois...

mercredi, 20 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Au cas où vous feriez du soucis, j'ai été livré en fuel ce matin, 0.8€/l tout de même. Et j'ai vu un camion citerne faire le plein de ma station favorite : ici tout baigne donc.
Il faut dire que nous approchons des vacances et que les vacances pour nos "révolutionnaires en papier mâché", c'est sacré.
Ceux qui veulent la peau de Sarkozy, ne sont pas ceux qui sont le plus dans le besoin.
Ceux qui veulent la peau de Sarkozy ne comprennent pas qu'ils sont en train d'œuvrer pour un score de Marine aux prochaines élections.
Ceux qui veulent la peau de Sarkozy rêvent sans doute de dictature du prolétariat et n'accordent aucune légitimité à des assemblées et un président élus par tous.
Mais qui sont ces fachos?

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Jack, tu dis "n'accordent aucune légitimité à des assemblées..."

J'ai été extrêmement choqué de la manière dont mon représentant élu (Mme La Députée) a été privée de parole lors du débat sur les retraites à l'Assemblée Nationale. Car à travers elle, c'est moi qui ai été muselé. Il se trouve qu'elle siège sur les bancs de gauche, mais elle représente toute la population de sa circonscription. J'ai pu le vérifier lorsqu'elle a donné le tiers de sa cagnotte parlementaire pour un projet de centre nautique porté par un maire de droite.

Or, elle a été muselée lors du débat sur les retraites. Chacun sait que de lui donner la parole 5 minutes (300 secondes) n'aurait rien changé au vote final. Alors, pourquoi la museler. Pour moi, c'est un manque flagrant de respect de la démocratie - et du peuple.

Museler des députés, est-ce bien ça, la démocratie ?

Si on veut que la démocratie soit respectée, on la respecte soi-même - ce qui n'a pas été le cas dans cette circonstance.

C'est mal. Très mal.

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Au fait, on nous rabat les oreilles avec l'espérance de vie qui augmente. En fait, pour les vivants, elle ne bouge pas. Quand on dit qu'aujourd'hui, l'espérance de vie dépasse 80 ans, c'est pour les bébés qui naissent en ce moment. Pour moi, ce graphe montre que mon espérance de vie à ma naissance était de 60 ans (et le reste). Pas terrible...

J'espère faire mentir les statistiques - même si ça doit mettre en péril ma caisse de retraite ;-)

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

Tiens, vous savez où elle était, Ségolène Royal, le week-end dernier, pendant que les syndicats et les partis de gauche manifestaient dans la rue ? Où elle était, après avoir mardi dernier au 20 heures de TF1 demandé aux jeunes de 15 à 16 ans de descendre dans la rue ? (avec le succès que l'on sait )

Vous ne savez pas ?

Eh bien à Venise, mes amis, en amoureux, avec son compagnon !

Elle est pas belle, la vie ?

"Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !"

Lire : En villégiature à Venise, Royal boude les manifestants (Le Point)

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Luc, toujours cette fixation sur la belle Ségolène. Tu pensais avoir tes chances lorsqu'elle a quitté son François, mais elle a vite retrouvé chaussure à son pied, ce qui a dû te remplir de dépit...

On sait tous que ton fantasme serait d'être dans une gongole à Venise avec Ségolène, mais voilà, ce n'est qu'un rêve...

Allez, reprends-toi, oublie Ségolène !

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Pad : sûr que c'est dommage de museler ta député socialiste qui t'a aidé dans ton projet municipal, surtout qu'en 300 secondes elle aurait certainement pu exposer le projet alternatif du PS pour les retraites.

Luc! Pad a raison laisse tomber Ségolène, elle est pathétique.
Des révolutionnaires en papier mâchés vous dis-je!

jeudi, 21 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Au Sénat, au moins, tous les Sénateurs/trices pourront s'exprimer (avec un temps de parole limité, certes, mais expression quand même).

Il est vrai qu'au Sénat, le parti du Président n'a pas la majorité à lui tout seul, donc il faut ménager les choses.

En revanche, à l'Assemblée, on ne s'embarasse pas de considérations démocratiques, puisqu'on a la majorité absolue. C'est un déni de démocratie flagrant.

Et on accepte ça ? Pas moi. Je le dirai démocratiquement, avec mon bulletin de vote, en 2012. Et je militerai de toutes mes forces dans ce sens.

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Qu'est-ce que la démocratie, sinon la "dictature" de la majorité?

Lorsque chacun s'est exprimé, on vote et c'est la majorité qui l'emporte, non?

Tout comme dans une entreprise le patron consulte, puis décide et chacun exécute?

L'opposition n'a pas pu s'exprimer?
C'est ce que tu penses réellement?

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Puisqu'on est entre nous, je vais vous dire une chose. Quand on me dit "y'a pas d'autre solution", comme on nous l'assène péremptoirement au sujet du passage à 62 et 67 ans, j'ai une réaction de méfiance. "Y'a pas d'autre solution", c'est l'argument de ceux qui n'ont pas vraiment d'arguments, ou qui ne veulent pas voir ou analyser ou rechercher d'autres solutions.

Dans le cas qui nous occupe, je constate qu'au fil des débats à l'assemblée et au sénat, il se fait jour une voie alternative à travers une "retraite à points". C'est d'ailleurs ce qui est utilisé par les caisses complémentaires (Arrco et Agirc) et caisses de cadres depuis leur existence, et ça semble bien marcher. Avec ça, pas besoin d'âge légal de départ à la retraite. On part quand on veut, mais évidemment avec une retraite calculée en fonction des points accumulés. Le cas de la pénibilité serait facilement réglé par attribution de plus de points pour "travaux pénibles". Bien entendu, ce système est parfaitement compatible avec le système "par répartition".

Il semble que la CFDT y serait favorable - c'est dire !

En plus, la possibilité de cumul de retraite et d'un petit complément (par exemple à travers le statut d'auto-entrepreneur) permettrait à certains de partir assez tôt en se lançant, tant qu'ils ont encore la pêche, dans le truc qu'ils avaient toujours rêvé de faire...

Alors, le passage de 60 à 62 ans, c'est vraiment "la seule solution" ? Ou juste la solution de ceux qui ne veulent pas réfléchir ?

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Tiens, Luc, les jeunes retraités volontaires (disons 55 ans) d'un système à points pourraient être tentés par la reprise d'entreprise, si tu vois ce que je veux dire...

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Entendu sur E1 durant le déjeuné, l'invité est le représentant CGT d'une grande marque de carburant, actuellement en grève...
Questions d'une auditrice: a quel âge prenez vous votre retraite, combien gagnent en moyenne les grévistes des raffineries?
Les 3x8 partent à 55 ans est devraient partir à 57 ans si la loi est votée, il n'a pas répondu à la seconde question...
Bien sûr qu'il y auraient d'autres solutions.
Un des paramètre ayant beaucoup varié (et sur ce fait tout le monde est d'accord)c'est l'allongement de l'espérance de vie (à 60ans, qui est aussi une projection des stats actuelles, tout comme l'espérance de vie à la naissance).
Je propose la délocalisation des retraités dans les pays du tiers monde, on leur verserait disons, le 1/3 de ce qu'il touchent aujourd'hui et seraient des nababs au Bengladesh.
Autre avantage, cela doperait le développement économique local.
C'est pas une bonne idée, pour équilibrer les régime des retraites, je n'ai pas fait le calcul, mais si ça se trouve on pourrait encore abaisser l'âge de la retraite.

Reste à savoir si les pays du Tiers-Monde seraient d'accord, ils ont énormément de jeunes et des vieux moins vieux, ça les remettrait dans les normes démographiques occidentales...
Les retraités, ce n'est pas la peine de leur demander ce qu'ils en pensent, ils ne vont pas dans les manifs...

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Je n'ai rien inventé, dans les années 80, les Japonais songeaient à construire des maisons de retraite pour leurs vieux en Europe.

vendredi, 22 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

56% des Français pour l'arrêt du mouvement après le vote de la loi, selon un sondage (source : AFP)

Bon, les français semblent finalement retrouver leurs esprits ...

samedi, 23 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Sondage effectué par, je vous le donne en mille : Opinionway. C'est à dire le sondeur "officiel" (la voix de son maître) qui nous dit ce que nous devons penser.

Je rapelle que la collusion entre l'Elysée et Opinionway a été dénoncée par la cour des comptes en juillet 2009. Le système étant que l'Elysée commande et paye à Opinionway un "sondage" que LCI et Le Figaro reprennent sans mentionner le bailleur de fonds... Ben voyons !

Apparemment, rien n'a changé !

J’attends donc le prochain sondage effectué par un institut un peu plus crédible, et alors je commenterai pour de bon.

samedi, 23 octobre, 2010  
Blogger Luc said...

@ Pad : C'est une impression, ou tu ne serais pas tout à fait favorable au gouvernement actuellement en place ?

samedi, 23 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Moi, je suis très simplement comme les 71% de gens qui ne sont pas satisfaits de M. Sarkozy.

Et je militerai activement pour qu'il ne soit pas réélu, ni quiconque qui le soutiendrait.

Je me suis fait avoir une fois, mais je ne me laisserai pas faire avoir une seconde fois.

Je souhaite qu'aux prochaines échéances électorales, la France puisse retrouver une place honorable dans le concert des nations (comme on dit), avec un(e) Président(e) digne.

C'est clair ?

dimanche, 24 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Le peuple n'est pas si con que ça...

Georges W. Bush était un médiocre, et son peuple l'a sanctionné d'une cote de popularité en baisse régulière.

La même chose se passe en France - sauf que M. Sarkozy fait mieux et plus vite que Bush dans la dégringolade - peut-être l'indice qu'il est pire encore que ne fut Bush ?

dimanche, 24 octobre, 2010  
Blogger Jack said...

Délocaliser les retraités n'a pas l'air de vous "brancher"!!!
Avant-hier soir dans "Mots Croisés", François Chereque était d'accord avec Laurence Parisot pour discuter de mesures facilitant l'insertion des jeunes. Voir plus haut notre discussion sur l'effet de cette réforme sur l'emploi des jeunes.
J'ai pensé en regardant ce débat, qu'ils devaient chercher leur inspiration ici...

mercredi, 27 octobre, 2010  
Blogger Padraig said...

Moi, je suis déjà délocalisé en Bretagne ;-)

mercredi, 27 octobre, 2010  

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