Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

jeudi 11 juin 2009

18 340

Code postal de Vorly au sud de Bourges

Ou le summum de la bêtise commerciale.

On nous avez appris autrefois que l’essentiel dans la vente était de trouver l’adéquation du produit et du besoin ressenti par le client. Une fois l’envie suscitée où seulement la curiosité éveillée, le client est « ferré » (si vous me passez cette expression de pêcheur à la ligne), ce n’est qu’une fois franchies, toutes les étapes, y compris celles de la comparaison avec d’autres produits, toujours qualitative, qu’il est permis d’aborder le sujet du prix, tout à la fin ...
Depuis quelques années, les « commerciaux » et « publicitaires » ont mis ces vieux principes au rancard, votre boite à lettre comme la mienne est remplies de prospectus, qui vantent d’abord le prix. Les grandes surfaces sont bien sur les champions de la « vente de prix », tout en étranglant leurs fournisseurs, en pratiquants des marges scandaleuses sur des produits souvent pourris.
Depuis quelques jours, j’entends cette pub à la radio axée essentiellement sur un chiffre, cette pub fonctionne d’ailleurs très bien puisqu’elle a réussi à me planter ce chiffre dans la tête, sauf que... je sais vaguement qu’il s’agit d’un prix, probablement d’une voiture, dont je ne me souviens ni la marque, ni le type..., mais je sais combien ça coute.
Bravo, nous avons atteint là le sommet de la bêtise, les « gestionnaires » on vraiment envahi toutes les strates des sociétés industrielles et commerciales et prennent vraiment le consommateur pour un crétin. Et bravo à l'agence qui a trouvé cette belle idée.

J’ai déjà une voiture, mais à 18 340 ça donne envie d’en acheter une autre vous ne trouvez pas ?

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21 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Y a encore plus crétin : 19 999 !

Les grandes surfaces n'ont que ce genre de prix... Sauf une fois, hier, j'ai vu un produit à 2 euros tout rond, eh bien croyez-moi, y en avait plus !

filip

jeudi, 11 juin, 2009  
Blogger Bruno du grand sud est said...

Peut-on blâmer les grandes surfaces d'avoir de sombres idiots comme clients et fournisseurs?
Après tout, ils ont bien raison de tondre tout ce petit monde.
Les uns savent geindre les autres jeter la nourriture devant les préfectures.
Un jour peut-être ils s'apercevront
qu'ils détiennent le pouvoir.
En attendant ils savent juste apporter la vaseline.
Pour le 18 340 je n'ai rien à dire sauf que maintenant je l'ai moi aussi dans la tête.Merci!

jeudi, 11 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Et oui, Bruno, l'union fait la force, mais tout le monde a oublié ça aussi, sauf les grandes surfaces qui sont désormais en position de force face aux fournisseurs. Reste nous les clients, assez stupides dans l'ensemble en effet, suffisamment pour croire que l'on peut nous "vendre des prix"

vendredi, 12 juin, 2009  
Blogger Padraig said...

Moi, je trouve ça cher, 18 340. Vous ne pourriez pas me le (la) faire à 17 999 ? Allez, un petit effort...

Ca, c'était la version française.

Maintenant, la version arabe :

18 340 ? Ma mère ! Tu veux ma mort ! Je t'en donne 2 000, pas un dinar de plus.

vendredi, 12 juin, 2009  
Anonymous Cédric said...

Moi, j'ai surtout remarqué que dans certaines branches du commerce, on préfere vendre 100 fois un produit à 1000€ plutôt que de le vendre 1000 fois à 100€.

Pas plus tard que la semaine dernière, je cherchai 4 chaises pliantes et j'ai fait plusieurs magasins différents (les plus connus).

J'ai vu des chaises à moins de 10€ dans un magasin et dans un autre l'équivalent (materiaux et qualité) était à près de 100€.

Entre 40€ ou 400€, pour la même chose, c'est plus un écart, c'est un canyon.

Alors, je suis d'accord, on prend vraiment le consommateur pour un con.

D'autant qu'ayant travaillé dans la grande distribution, je me souviens avoir mis en rayon des blousons en cuir achetés 5€/pièce et revendu plus de 100€. (hallucinant non?)

Comme dirait Madame Roumanoff, on ne nous dit pas tout.

vendredi, 12 juin, 2009  
Anonymous Cédric said...

Bizarre, en tapant le fameux prix de 18 340€ sur google, je suis tombé sur un site qui a fait un pur copier coller de ton article.

(Taper: "18340 € voiture" sur google; 2ème lien en cache)

Est ce normal?

samedi, 13 juin, 2009  
Blogger Bruno du grand sud est said...

Ce blog,très influent,est lu par des millions d'internautes et de temps à autre on peut tomber sur une personne indélicate.
Pour preuve de la grande influence de ce comptoir c'est qu'après la lecture de l'article les agriculteurs ont cessé de bêler et ont commencé à démonter les grandes surfaces.

samedi, 13 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Copié?...Je suis très honoré!
Cedric: 5 € le blouson en cuir en était-ce vraiment(du cuir)? Même made in le fond de la Chine, ça me parait difficile à croire.
Quand aux prix de vente : les règles ne sont pas prêtes de changer, c'est le prix maximum que les clients sont disposés à payer, ce qui rend l'exercice délicat, mais sans connexion aucune avec le prix de revient, si ce n'est que ce dernier constitue une limite infranchissable.

samedi, 13 juin, 2009  
Blogger Luc said...

Faut reconnaître, 118 218, pour une voiture, c'est un peu cher ...

dimanche, 14 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Bien vu...
Je vois bien que ce petit billet vous amuse tous.
Il semble bien que vous ne percevez pas l'effet pernicieux de la recherche effrénée du prix le plus bas. Le prix, faut-il le rappeler n'est qu'un des éléments du choix dans un achat.
L'achat toujours moins cher conduit à la paupérisation du plus grand nombre et à l'enrichissement démesuré d'une minorité, mais si cela vous plait ainsi ...
Faites le test sur une journée, du nombre de pub tombant devant vos yeux ou dans vos oreilles qui mettent en avant le prix.

dimanche, 14 juin, 2009  
Anonymous Anonyme said...

Cédric, les chaises, c'était pour la soirée blanche parisienne jeudi dernier ?

filip

lundi, 15 juin, 2009  
Blogger Bruno du grand sud est said...

Les anonceurs seraient donc les vilains qui nous lavent le cerveau.
Je crois qu'ils suivent l'air du temps avec des consommateurs bêlant (eux aussi) qui ne parlent que de prix.
Lequel d'entre nous n'a jamais choisi le devis le plus bas sans autre considération?
Et après de pester contre l'artisan bidon.
Pour 10 à 15% de plus nous aurions eu le travail de qualité d'un super héros.
Bèèèèèè.

lundi, 15 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Bruno : tout à fait d'accord, la pub ne fait que surfer sur "l'air du temps".Mais est-ce une raison pour bêler avec le troupeau?

lundi, 15 juin, 2009  
Blogger Padraig said...

Bah, il existe aussi des gens qui n'achètent que le plus cher, pensant que si c'est plus cher, c'est mieux. C'est quelque fois vrai. Pas toujours...

En fait, c'est un principe de marketing assez courant : avec le même objet, on fait trois produits : un produit "premier prix", sans marque et avec un emballage minable, vendu en grande surface dans les rayonnages du bas ; un produit "courant" vendu sous blister avec de belles couleurs, doté d'une marque connue et présenté à hauteur d'oeil ; et enfin un produit "de luxe", vendu uniquement dans des magasins spécialisés à un prix élevé, avec un très bel emballage, une jolie notice, et affublé d'une marque valorisante... Mais dans les trois cas, c'est le même objet !

Comme quoi le consommateur cherche bien un prix, mais pas forcément le prix le plus bas !

lundi, 15 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Pad, si tu veux bien regarder l'évolution des façons de vendre tu admettras que la recherche du prix le plus bas a désormais une place prépondérante. Ce n'était pas le cas voici seulement 40 ans (même si décliner le même produit en gamme étais déjà une pratique commerciale connue. La grande distribution est bien le maitre d'œuvre de ce changement, avec la mort de pans entiers de l'industrie locale et "l'externalisation" dans les pays à bas côut.

lundi, 15 juin, 2009  
Blogger Padraig said...

A propos de prix, il y a aussi le phénomène des produits chinois sans marque. Par exemple une perceuse à 7 euros, alors que les produits "de marque" commencent à 50 euros...

Mais, bon, j'ai testé pour vous, c'est de la daube. Ca ressemble à de bons produits, ça a de belles couleurs, mais dedans, c'est vraiment très mauvais. Par exemple des roulements à billes qui commencent à vibrer au bout de quelques utilisations (les aciers utilisés sont sans doute de qualité ordinaire là où il faudrait des aciers spéciaux plus coûteux). Bref, après quelques utilisations, c'est bon pour la poubelle...

Je me suis fait une religion au sujet des produits "made in PRC"... Les produits "de marque" faits en chine répondent généralement aux hautes spécifications de la marque. Vous pouvez y aller, c'est généralement bon. En revanche, les produits sans marque connue ne répondent à aucun critère de qualité : surtout n'achetez pas...

mardi, 16 juin, 2009  
Blogger Luc said...

Moi, s'il y avait un magasin "China Free" près de chez moi, c'est là que j'irais faire mes achats !

mardi, 16 juin, 2009  
Blogger Padraig said...

China free ? Ah, oui, bonne idée... Au fait, Luc, c'est où, déjà, qu'ils sont assemblés, les iPhones ;-)

dimanche, 21 juin, 2009  
Blogger Luc said...

@ Paddy (je préfère Paddy à Podge) : les iPhones sont conçus en Californie et assemblés en ... Chine !

Arrrgh !!! ...

lundi, 22 juin, 2009  
Blogger Padraig said...

L'iPhone est une illustration de mon propos. Des produits conçus "chez nous" et montés en Chine, avec les normes de qualité occidentales, c'est tout bon. Nul ne conteste que les iPhone sont "bien faits".

Bon, évidemment, les conditions sociales des travailleurs et travailleuses à Shenzhen, c'est une autre question... Mais bon...

mardi, 23 juin, 2009  
Blogger Jack said...

Mais bon...
On va pas faire des histoires vue tout ce que nous avons pu délocaliser durant toute une vie professionnelle au service de multinationales apatrides,avides...souvent stupides.
(tiens jolie rime!)

mardi, 23 juin, 2009  

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