Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 27 décembre 2008

Le baril à 200 $, on n'y échappera pas ...



"La prédiction est un art difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir."

Au mois de juin, le baril de pétrole dépassait la barre des 140 dollars, après dix huit mois de hausse consécutive. J'avais alors déclaré, je cite : "Donc, on continue dans la joie et la bonne humeur. J'avais annoncé 150 dollars le baril pour Noël, je pense à présent qu'on devrait facilement atteindre les 200 dollars."

Depuis, le cours du baril est redescendu, puis est repassé au dessus des 120 dollars en septembre. Après, il y a eu le crac boursier que l'on sait. Et depuis, le prix du baril est en chute libre. Il est actuellement aux alentours de 38 dollars.

Alors, évidemment, Patrick a suivi avec gourmandise cette chute au jour le jour, en ajoutant commentaire après commentaire à ma note du 23 septembre ! Normal : j'avais annoncé qu'on dépasserait les 200 dollars à Noël, on est à 38 dollars, je me suis donc bien planté, et pas qu'un peu. Notez-bien qu'il y a des sujets sur lesquels j'aime assez avoir tort. Je préfère un baril à 38 dollars qu'un baril à 200 dollars. Et si avec ça l'économie mondiale, quasi entièrement basée sur le pétrole, ne repart pas, c'est qu'on y met vraiment de la mauvaise volonté !

Bon, alors, que s'est-il passé ?

Eh bien, comme à chaque fois, c'est une conjonction de facteurs multiples :

(1) L'offre et la demande

En examinant les dernières statistiques de l'EIA, on constate que, après avoir stagné à 84,6 millions de barils par jour pendant 3 ans, la production a légèrement grimpé en 2008 :
- 1er trimestre 2008 : 85,3 millions de barils par jour.
- 2ème trimestre 2008 : 85,6 millions de barils par jour.
- 3ème trimestre 2008 : 85,6 millions de barils par jour.
Effectivement, on peut comprendre que, à un prix supérieur à 100 dollars le baril, les producteurs soient tentés de vendre tout ce qu'ils peuvent !

Ce qui fait que, pour la première fois depuis 2006, l'offre a dépassé la demande au second trimestre 2008, qui a été de 85,2 millions de barils par jour.

Du coup, l'offre dépassant la demande, la hausse des prix a subit un coup d'arrêt.

(2) La spéculation

Avec la hausse vertigineuse qu'on a connu jusqu'en juin 2008, les spéculateurs s'en sont donnés à coeur joie, et ont acheté du pétrole dans des proportions astronomiques. Ce qui n'a fait qu'accélérer la hausse des cours, bien sûr.

Puis, il y a eu le crash de Wall Street. Une des caractéristiques d'un crash bancaire, c'est que, pour faire face à ses échéances, on est obligés de vendre tout ce qu'on peut vendre, même si ce n'est pas au cours auquel on l'a acheté. Donc, depuis septembre, toutes les banques d'affaire, les une après les autres, vendent leur "pétrole". Le marché est donc inondé de "pétrole spéculatif", ce qui fait chuter les prix à un niveau artificiellement bas.

Voilà pour les causes.

Mais, en ce qui concerne le baril à 200 dollars, je persiste et signe. Même si ça n'a pas été pour ce Noël-ci (et c'est tant mieux), c'est pour bientôt. Une étude de l'International Energy Agency prédit que la demande mondiale, qui est actuellement de 84 millions de barils par jours, va passer à 106 millions de barils par jour en 2030. Et comme on n'a aucune idée d'où on va les sortir, ces barils supplémentaires, le baril devrait dépasser les 200 dollars d'ici là.

En attendant, profitons du baril à 38 dollars pendant qu'il en est encore temps ...

Pour en savoir plus :
1. Le pétrole termine en hausse à New York, la première en dix séances (AFP)
2. Light Crude Oil (CL, NYMEX) (TFC Commodity Charts)
3. Le baril de pétrole dépasse 140 dollars (Chez Luc - juin 2008)
4. Le baril de pétrole dépasse à nouveau les 120 dollars (Chez Luc - septembre 2008)
5. After the credit crunch, the oil crunch: watchdog warns over falling supplies (The Guardian)
6. Oil Market Report (IEA)

Crédit graphique : TFC Commodity Charts

33 Comments:

Blogger Padraig said...

Il suffit d'un baril à 100 $ pour que d'énormes réserves deviennent rentables et exploitables (genre schistes bitumineux) pour subvenir à un accroissement de la demande. Il n'y a donc aucune raison pour que le prix du baril dépasse ce chiffre...

De plus, des sources d'énergie alternatives sont en train de s'imposer : écoutez donc la publicité du Groupe GDF-Suez qui se targue de développer des sources d'énergie respectueuses de l'environnement : biomasse, nucléaire, photovoltaïque... (le nucléaire étant discrètement placé dans cet ordre dans la présentation !).

Bref, l'ère du tout-pétrole est en train de s'achever...

Non, non. 200 $ le baril, jamais. Ou alors, c'est que le dollar ne vaudra plus un kopeck - ce qui n'est pas totalement à exclure...

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Brent à Londres : 37,64 $ au 23/12/2008 à 23h59

C'est donc cinq fois moins (exactement 5,31 fois moins) que ce que certains "experts" nous annonçaient pour Noël... Ces prétendus experts ont versé dans le sensationnalisme pour attirer les projecteurs sur eux. C'est malhonnête, et ça nous a coûté de l'argent à tous (en payant trop cher notre essence à la pompe pendant plusieurs mois).

Moralité : ne jamais donner de crédit aux "experts", et particulièrement lorsque leurs prédictions ne sont qu'une bête extrapolation de l'existant...

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

cet effondrement général des cours n'est qu'une "péripétie" dans l'inexorable envolée de toutes les matières premières avec le pétrole en tête de liste.tant que le dernier chinois (et le dernier indien) n'aura pas sa machine à laver et sa voiture, les prochains mois donneront, j'en ai bien peur, raison à Luc pour son pronostic.
j'ai quelques sous devant moi je vais donc participer à la remontée des cours en achetant quelques barils.

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Bruno parle de l'Inde et de la Chine. Bon. Mais ces pays ne vont pas suivre les mêmes schémas que les pays occidentaux en matière de développement, car ils vont bénéficier à peu de frais de la technologie développée par l'occident. Ils ne sont pas obligés de passer par la phase extrêmement pétrolivore que nous avons connue. Par exemple, les voitures chinoises sont et seront de plus en plus économes car elles bénéficieront de toutes les avancées en la matière. Ils ne passeront jamais par la phase 15 litres aux 100 km, les voitures vendues là-bas - de technologie européenne ou japonaise - ne consomment guère que 5 litres aux 100. Et dès que nous aurons mis au point la voiture électrique ou à hydrogène, ils les produiront sans délais pour leurs besoins internes. Donc leurs besoins seront pourvus avec une technologie avancée moins gourmande en ressources pétrolières.

Non, non, nous ne verrons jamais le pétrole à 200 $ !

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

grosso modo seul 1% de la population chinoise possède une voiture. Ce petit % représente quand même tout le parc automobile européen! quid à seulement 2% ? même avec des voiturettes qui ne consomment que 5 l/100.
je ne connais pas les chiffres pour l'Inde mais il est probable qu'on soit dans la même fourchette.
on en revient à l'ordre de grandeur de notre problème.il va en falloir des millions de tonnes de métaux lourds pour faire toutes les batteries de tes voitures électriques!
finalement en plus de quelques barils, je vais opter pour un cocktail plomb, nickel, cadmium avec une pincée de lithium dans mon porte-feuille .
oui c'est le grand retour de Jérome Kerviel reconverti dans les matières premières avec de tout petit moyen.

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Unknown said...

Il y a peut de temps l'OPEP à lors d'une de ces réunions choisis de réguler la production de pétrole. Jusque là rien de bien méchant sauf quand on sais que l'entente sur la production est interdite par l'OMC car elle fausse la concurrence et les prix pour le consommateur! Vous pensez donc bien que si des "ptites gens" comme moi sommes au courant, l'UE et le reste du monde également, mais personne ne dit rien, comme quoi avoir du blé sa met du beurre dans les épinards ;)

dimanche, 28 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Bruno, je suis un peu d'accord avec toi sur la question des batteries pour les voitures électriques. Qu'il s'agisse de batteries au blomb ou de batteries plus sophistiquées au Nickel ou au Lithium, les besoins en métaux seraient énormes, et la question du recyclage serait difficile et coûteux à régler. C'est pourquoi je crois plus à l'hydrogène comme moyen de stocker de l'énergie électrique produite le cas échéant sporadiquement par des éoliennes ou des cellules électrovoltaïques - ou par le surplus nucléaire nocturne... Hydrogène qu'on ira chercher à la pompe comme d'hab... Et là, pas besoin de recyclage...

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Tiens ! Christopher-David vient de prendre conscience que l'OPEP n'est qu'un ramassis de racketteurs ! Bienvenu à la lumière, Christopher ! Mieux vaut tard que jamais !

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Luc said...

@ Nuclear Patrick : "je crois plus à l'hydrogène comme moyen de stocker de l'énergie électrique produite le cas échéant sporadiquement par des éoliennes"

What ?

Des éoliennes ?

Ces machines disgracieuses auraient-elles donc finalement une utilité ? Même ici en "France métropole" ?

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger truc-inutile said...

C'est quand même vraiment plus facile, moins couteux de produire de l'hydrogène à partir de méthane (gaz naturel) qu'à partir d'eau.
ça m'étonnerai donc que l'hydrogène que l'on peut aller chercher à la pompe soit une solution (pour le moment) a la pénurie annoncée de matière fossile.

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Ben oui, des éoliennes en France Métropolitaine qui fabriquent sporadiquement et localement de l'hydrogène en électrolysant de l'eau, ça aurait un sens énergétique sinon économique. Quand à l'aspect écologique, l'absence de dégagement de CO² est à mettre en balance avec les désordres paysagers. Mais il faudrait peut-être simplement les mettre un peu à l'écart plutôt que sur les grands axes au vu et au su de toute la population - je suspecte d'ailleurs que les sites sont sélectionnés à l'heure actuelle pour leur grande "visibilité" pour bien montrer au bon peuple comme le gouvernement prend l'écologie au sérieux...

Ceci étant, une bonne centrale nucléaire EPR de 1600 MW qui permettrait d'électrolyser de l'eau nuit et jour 365 jours par an, c'est pas mal non plus, et ça fait le boulot d'environ 5000 éoliennes, à vu de nez... Pour l'aspect "local", les électrolyseurs devraient évidemment être décentralisés (par exemple un électrolyseur par département).

A propos, heureusement que le baril est à moins de 40 $, parce qu'avec la vague de froid qui envahit toute l'europe et l'hémisphère nord en ce moment, les chaudières au fioul doivent donner à plein...

Luc, tu ne pourrais pas nous refaire un petit couplet sur le réchauffement climatique ? Faute de nous réchauffer les os, ça nous réchaufferait peut-être le coeur ;-)

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Pierre, y'a une petite différence entre le méthane importé et l'eau de mer. Je te laisse deviner ;-)

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : "Pour l'aspect "local", les électrolyseurs devraient évidemment être décentralisés (par exemple un électrolyseur par département)."

J'ai encore mieux : un électrolyseur par foyer !

Hé hé hé ...

Et puis même, si on veut, on peut en faire juste avec du soleil. Plus besoin d'électricité.

Elle est pas belle, la vie ?

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Luc, c'est sympa de nous rafraichir un peu la mémoire.

A la lecture de mes anciennes interventions, je suis content d'y trouver une bonne constance de point de vue. J'y avais par exemple déjà fait l'éloge de l'éolien comme producteur d'hydrogène (mais surtout pas en interconnexion sur le réseau). A la réflexion, on pourrait quand même les interconnecter au réseau sous réserve de consacrer toute leur capacité sporadique à la production sporadique d'hydrogène "ailleurs"...

La production domestique, comme j'avais déjà dit, ça me semble une idée quelque peu explosive... Et puis il faudrait rentrer chez soi tous les soirs...

De l'hydrogène directement par le soleil ? A cogiter, sous réserve que les surfaces à mettre en jeu ne soient pas rédhibitoires...

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Juste une remarque à Pierre qui propose de faire de l'hydrogène par craquage du méthane.

Si on avait du méthane en France, il n'y aurait qu'à l'utiliser tel quel dans nos moteurs - enfin, compressé quand même, on appelle ça Gaz Naturel pour Véhicules (abrégé en GNV) - et un réseau existe déjà en France, géré par GDF-Suez.

L'ennui, c'est qu'en France, on a des idées mais pas de méthane, il faut l'importer de Russie au prix du pétrole.

Ce n'est donc pas un bon plan !

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Jack said...

Tiens Patrick une idée pour stocker l'hydrogène...la dynamite c'est de la nitroglycérine stocké dans de la silice fossile, l'extrapolation a-t-elle un sens?
La grande majorité des automobilistes rentrent chez eux tous les soirs...l'autonomie des automobiles est donc un faux problème en particulier pour le second véhicule d'un ménage qui est loin d'être une part de marché négligeable. Pourtant les constructeurs l'ont longtemps ignoré et évité de proposer des voitures propres (et à autonomie diminuée)pour ce créneau: je ne me l'explique pas.

Comme Bruno, je pense que l'on évite soigneusement d'évoquer la rareté des terres et métaux rares à la base des technologies alternatives au pétrole, utilisées aux mêmes échelles que ce dernier.

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

L'ère de l'hydrogène, ça va être bien.
Avec des réservoirs contenant de l'hydrogène liquide entre 200 et 300 bars un peu partout y compris dans nos maisons étanches, il risque d'y avoir des matins détonants(pour info le gpl est stocké entre 5 et 7 bars).
Quand Marcel bricolera sa voiture le week-end il vaudra mieux s'équiper d'un casque lourd dans tout le quartier!
pour avoir pris une batterie de camion en charge dans la figure, je peux vous assurer que vous n'avez pas le temps de fermer les yeux quand ça pète et dans ce cas il s'agit de quelques dés à coudre d'hydrogène, je frémis à l'idée d'un réservoir qui fuit dégageant 45 m3 de ce gaz dans un parking souterrain,attention mesdames un courant d'air risque de lever vos jupes ! quand je vous disais que ça allait être bien l'ère de l'hydrogène.

lundi, 29 décembre, 2008  
Blogger truc-inutile said...

ce que je voulais dire c'est qu'à mon avis l'hydrogène qui se trouve pour le moment disponible à la pompe à essence n'est pas fabriqué à partir d'eau de mer comme on le laisse supposé... ceci dit je n'ai pas trouvé réponse officielle à cette question.

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Bruno, il fut un temps où les dirigeables étaient gonflés à l'hydrogène. Quand le Hindenburg a brulé à New York en 1937, il a brûlé, pas explosé... Sans qu'on s'accorde d'ailleurs sur la cause de l'incendie (sabotage, éclair, électricité statique, gaz d'échappement d'un moteur...)

Par ailleurs la société Air Liquide produit et vend de l'hydrogène pour l'industrie (dans le monde entier), et je n'ai jamais encore entendu dire qu'il y ait eu un accident... Il existe actuellement en France plus de 1000 km de gazoducs spécialisés pour l'hydrogène pour alimenter l'industrie.

A l'heure actuelle, les bouteilles "industrielles" sont sous pression de 700 bars...

Le stockage de l'hydrogène pose certes des problèmes, qu'on résoudra peut-être en piégeant la molécule dans un alliage métallique ad-hoc.

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Jack, la petite voiture secondaire "propre" et à autonomie limitée, c'était, je pense, l'idée initiale de la Smart... Mais c'est devenu une petite voiture presque comme les autres, juste plus "branchée" et plus chère... Quoique, ils font rouler en ce moment un prototype de Smart électrique (autonomie de 100 km, recharge en 4 heures)...

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

ce que j'ai personnellement vécu,n'avait rien à voir avec une combustion.la batterie en question à littéralement explosé projetant des débris dans toute la pièce.quand ce gaz est confiné avec des concentration suffisante et bien on a droit à une déflagration.
je me doute bien qu'Air Liquide sache faire son travail.ce qui va être rigolo c'est quand cet hydrogène sera embarqué dans des dizaines de millions d'autos enfermées dans des dizaines de millions de garages.
pour mesurer l'ampleur du boulot,prenez n'importe quelle voiture de 3 ans et bien vous trouverez une fuite dans sa mécanique, alors que ses divers fluides sont à des pressions négligeables.
Mais comme on est tous soucieux de l'entretient de nos voitures, on a aucun soucis à se faire .

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Bruno a raison, l'hydrogène est potentiellement explosif. Il faudra donc apporter des solutions convainquantes à ce problème. Mais tous les jours, nous roulons avec une cinquantaine de litres d'essence hautement inflammable sous les fesses (certains réservoirs de voitures compactes sont situés sous les sièges avant), et il n'y a guère que dans les films d'action que les voitures s'embrasent lors d'un choc, car on a su maîtriser le problème...

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

c'est un peu comme nos centrales nucléaires,ce sont de vraies cochonneries mais on ne peut pas faire autrement et on accepte en grimaçant tous les risques latents qu'elles nous imposent. je suis à la fois ravi qu'on puisse se passer des Saoudiens et terrifié par ce qui nous attend avec l'hydrogène. je n'évoquais même pas les accidents ou le vandalisme, juste l'usure du temps sur des installations avec des pressions aussi délirantes sur un gaz dangereux.

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Jack said...

Oui Bruno, il y aura intérêt à ranger son auto dehors et surtout pas dans le garage sous la maison, ce d'autant que l'hydrogène ne sent rien(tiens il faudra penser à lui donner un parfum : ça pourrait aider à se rendre compte des fuites)
Tu imagines le type qui arrive le matin dans son garage, il actionne l'interrupteur et woum... plus de maison, ni personne pour l'habiter.

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : "Quand le Hindenburg a brulé à New York en 1937, il a brûlé, pas explosé ..."

Bien évidemment.

Pour qu'il y ait une explosion, il faut un combustible confiné. Si tu vides la poudre d'un pétard par terre et que tu y mets le feu, ca fait "pfiou", mais ça n'explose pas.

Dans un dirigeable, le but c'est d'avoir un gaz dans une enveloppe, le tout devant être plus léger que l'air. Les gaz à l'intérieur n'a évidemment guère plus de pression que celle de l'air chaud dans une mongolfière. Donc, à la pression à laquelle se trouvait l'hydrogène dans le Hindenburg, ça ne pouvait pas exploser. Ca a juste brûlé vachtement fort ...

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Luc, je crois qu'en fait la seule différence entre une combustion et une explosion, c'est la vitesse de la réaction chimique. Et la vitesse dépend essentiellement de la composition du mélange. Tout seul, l'hydrogène (carburant) ne peut pas brûler - encore moins exploser : il lui faut de l'oxygène (comburant). Si on met exactement dans les bonnes proportions de l'hydrogène et de l'oxygène, la combustion est extrêmement rapide (on parle alors d'une explosion). Mais si, comme pour le Hindenburg, le mélange n'est pas déjà fait dans l'enceinte, il faut du temps pour que l'oxygène ambiant se déplace et se mélange avec l'hydrogène et que ce mélange brûle. Pas de réaction explosive dans ce cas, juste un incendie (rapide quand même).

C'est comme pour une bonbonne de Butagaz : si on ouvre un peu le robinet et qu'on approche une allumette, ça brûle, mais sans explosion. C'est le principe du réchaud à gaz. C'est quand du gaz s'est échappé dans une pièce et que la pièce contient un mélange de gaz et d'air idoine qu'une étincelle (genre sonnette de porte d'entrée) suffit à tout faire exploser (et tout ça à la pression atmosphérique). Pareil pour l'hydrogène. En soi, l'hydrogène n'est pas dangereux. C'est le mélange H² + 1/2 O² qui est dangereux...

Ce qui est potentiellement dangereux, c'est l'éclatement mécanique d'une bonbonne (gaz ou hydrogène), qui libèrerait alors tout le gaz qui brûlerait vite (mais toutefois sans explosion). C'est ce qui se passe si on fait chauffer une bonbonne de gaz : la pression interne augmente jusqu'à l'éclatement qui libère le gaz qui, trouvant de l'oxygène dans l'air, se met à brûler...

Ton analogie avec le pétard n'est pas probante, parce que le pétard contient à la fois le carburant et le comburant (sous forme de poudres mélangées). Enflammé, ce mélange brûle (sans exploser) mais en libérant des gaz qui augmentent la pression interne du pétard, ce qui le fait éclater. Ce n'est donc pas une explosion interne qui fait éclater le pétard, c'est l'augmentation de la pression interne qui résulte de la combustion (non explosive) du mélange poudreux qui fait éclater le pétard...

D'ailleurs, ça me fait penser qu'on a peine à penser que du bois sec puisse provoquer une explosion. Mais qu'on transforme préalablement ce bois (carburant) en poudre très fine et qu'on le mette dans une enceinte avec pile poil la quantité d'oxygène (comburant) qui va bien en créant un courant d'air pour que la sciure reste en suspension dans l'oxygène, et ce mélange devient parfaitement explosif ! C'est ainsi que l'explosion de silos à grains est malheureusement assez fréquente : c'est le mélange de poudre de grains et d'air qui est explosive (l'étincelle venant de l'électricité statique résultant du frottements des grains lors du chargement)...

J'ai été surpris lorsque j'ai vu le fourneau de la plus grosse centrale à charbon d'Angleterre : c'est du charbon pulvérisé qui est injecté dans le fourneau, en même temps que juste la quantité d'air qui va bien : la combustion est immédiate - quasi explosive... Ca fait un bruit d'enfer !

Donc, je persiste à penser que l'hydrogène, ce n’est pas plus dangereux qu'autre chose...

mardi, 30 décembre, 2008  
Blogger truc-inutile said...

c'est vrai que sans comburant un mélange ne peut pas exploser, mais l'H2 lui faut très peu d'oxygène pour exploser.
En effet le butane dans l'air n'explose pas si il est en concentration inférieur à 1.8% mais il n'explose pas non plus si il est en concentration supérieure à 8.4%
L'hydrogène à comme limite, 4 et 75%. C'est à dire qu'il va exploser bien plus rapidement que le butane.

sans oublier que le stockage à 700bar du plus petit atome existant ne doit pas être chose facile.

Puis il n'était pas question de dire que l'hydrogène étant plus léger monte plus facilement dans l'atmosphère et se recombinerait en haute altitude pour former de l'eau, ce qui gêne les réactions de formation de l'ozone ?

mercredi, 31 décembre, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : Tu as tout à fait raison. Pour que ça pète (ou que ça brûle), il faut un combustible et un comburant.

Mon analogie avec le pétard était donc non pertinente. Autant pour moi.

mercredi, 31 décembre, 2008  
Blogger Bruno du grand sud est said...

j'ai fait ma petite recherche, c'est vraiment passionnant les explosifs.le but du jeu étant d'avoir un produit qui génère un gros volume de gaz en un temps très bref pendant sa combustion.
l'exemple du pétard je le trouve probant, bien entendu on parle de mélanges prêts à brûler, dans ce cas c'est le confinement qui fait la différence, l'augmentation du volume des gaz créé par la combustion de la poudre fait éclater l'enveloppe en carton,s'il n'y a pas ce carton, l'air ambiant est compressé brièvement créant juste un courant d'air.
idem pour n'importe quel gaz inflammable,quand il y a une enceinte, le danger est grand, les gaz générés par la combustion du mélange font d'abord éclater les fenêtres comme la pression ne peut pas chuter instantanément, ce sont les murs qui cèdent permettant à ces gaz de se détendre dans la rue,quelque centaines de gr/cm2 seulement sur une paroi et c'est des dizaines de tonnes qui poussent, autant dire que rien ne résiste.les habitants avant de prendre le toit sur la tête, subissent un effet de blast qui perfore tympans et poumons, pour que la fête soit complète des projections de shrapnel les persuaderont s'ils survivent de bien ranger la vaisselle et les couverts à l'avenir.
c'était quoi déjà le sujet du post?

mercredi, 31 décembre, 2008  
Blogger Padraig said...

Brent à Londres : 45,84 $ au 16/01/2009 à 23h59

C'est clair, le prix du baril s'est stabilisé entre 40 et 50 dollars. Il est temps de faire remplir vos cuves de fioul (pour ceux qui utilisent ce mode de chauffage).

samedi, 17 janvier, 2009  
Blogger Telgar said...

Bonjour !
Blog de copains bien sympathique :)
C'est marrant, j'ai traité des sujets sur mon propre blog très proches des votres, sur les cycles solaires et le pétrôle. Ca pourra vous interesser. En tout cas je m'abonnne à votre blog ;)
http://kaleidoscorama.blogspot.com/

Concernant le pétrole, vous connaissez peut-etre http://contreinfo.info/
On y trouve souvent des analyses à contre-courant et politiquement incorrect, ce qui fait un bien fou.

Telgar.

mardi, 29 décembre, 2009  
Blogger Padraig said...

Le Brent à 200 $ disait-on en 2008...

Le 29 juillet 2010, il est à 76 $. Il me semble d'ailleurs qu'à l'époque, j'avais mentionné quelque part ici un juste prix de marché aux alentours de 70 $...

Donc, si vous voulez des conseils boursiers, laissez-moi un petit mot !

jeudi, 29 juillet, 2010  
Blogger Luc said...

@ Pad : Jette un coup d'oeil sur cette courbe, et dis-moi (en toute honnêteté bien sûr) si tu penses qu'un juste prix de marché aux alentours de 70 $ c'est vraiment crédible ...

samedi, 31 juillet, 2010  

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