Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

dimanche 15 juin 2008

Une bactérie fabrique du gazole à partir de déchets



La société californienne LS9 a mis au point un procédé qui permet de produire du gazole à partir de déchets. Il y avait déjà eu des tentatives dans ce domaine, mais là, le procédé utilise une bactérie qui transforme les acides gras en pétrole. Il s'agit d'une simple colibacille qui a été génétiquement modifiée.

N'importe matière première végétale pourra faire l'affaire. L'idée, évidemment, c'est d'utiliser les déchets de l'industrie agricole, pour éviter que ce pétrole renouvelable vienne en concurrence avec des produits alimentaires. Cela pourra être par exemple de la paille de blé, ou de la sciure de bois, etc ...

La différence avec le process de production de l'éthanol, c'est qu'on élimine l'étape finale de distillation, qui consomme beaucoup d'énergie. Là, la bactérie génétiquement modifiée produit du gazole qu'on peut distribuer directement à la pompe. Et en plus, ça va tourner dans une voiture existante, sans qu'aucune modification soit nécessaire, puisqu'il s'agit de gazole.

Alors, pour l'instant ça marche bien au niveau du labo, mais le problème va être la production de masse.

Pour en savoir plus :
1. Renewable Petroleum™ Technology (LS9)
2. Scientists find bugs that eat waste and excrete petrol (The Times)

Crédit diagramme : LS9

8 Comments:

Anonymous Anonyme said...

merci pour cette info

ennorab

dimanche, 15 juin, 2008  
Blogger Jack said...

Fabuleux, on va pouvoir continuer à rouler dans de grosses bagnoles et surtout ne rien changer à nos putains d'habitudes...
Bien lu tous les articles, pas très loquaces sur les quantités de matériaux nécessaires et rien sur la qualité des sous-produits de la fermentation...
C'est la pierre philosophale qui change le plomb en or!
Au passage pas besoin d'O.G.M. pour faire de l'alcool avec de la sciure de bois ou de la paille...
Souviens toi, dans le tord boyau des Tontons Flingueurs, "il y en avait aussi", même que "ça rendait les clients aveugles et qu'ils ont du arrêter la commercialisation"

dimanche, 15 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

L'ami Jancovici a très bien parlé lors d'une récente conférence, lorsqu'il disait que l'important était d'évaluer les ordres de grandeur.

Par exemple, dans le cas présent, il importe d'évaluer la quantité de déchets nécessaire pour faire un litre de gazole. Si l'ensemble des déchets de la ville de Naples ne permet que de remplir une cuve à fioul domestique, peut-être n'est-il pas besoin de s'exciter trop sur ce procédé, tout révolutionnaire qu'il soit !

A ce sujet je suis effaré de constater avec quelle légèreté on se lance dans des filières nouvelles pour seulement dix ans plus tard s'apercevoir que c'est complètement bidon ou improductif - genre les éoliennes en France métropolitaine, ou encore les biocarburants : Borloo avait inauguré "en grande pompe" la première pompe à biocarburant il y a quelques années seulement, et maintenant, il est clair que cette filière est un leurre et qu'on a mieux à faire avec la terre arable que de faire rouler nos 4x4...

Heureusement, Fillon a dit qu'on réfléchissait à un second EPR en France. Vite ! Car les premières centrales vont bientôt venir en fin de vie (Fessenheim par exemple en 2018), et si on ne construit pas maintenant la relève, on va être mal...

lundi, 16 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Au fait... Les déchets agricoles, ça se trouve où ? Car la paille, c'est bien utile comme fourrage, et avec la sciure de bois on fait de l'aggloméré ou du papier... Je ne vois pas bien de quels déchets ils causent, les gens de LS9...

Si ils pensent aux déchets végétaux issus de la tonte des pelouses ou de la coupe des haies, j'ai peur que le 4x4 susnommé n'aille pas très loin ! Il y aura tout juste de quoi faire un dîner aux chandelles (à la lampe à huile plus exactement)...

lundi, 16 juin, 2008  
Blogger Jack said...

A propos d'EPR, il semble que les compatriotes de Fermi se soient réveillés et sont déterminés à changer de politique énergétique.
Un "détail" l'Albanie semble un des sites choisis pour implanter une centrale italienne.
Les italiens n'aiment guère les Albanais, mais ne seraient pas gênés d'implanter leur centrale au pays des aigles...
Autrefois j'ai beaucoup aimé nos cousins transalpins, aujourd'hui ils sont devenus vraiment sinistres et cyniques.

lundi, 16 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

La "combinazione" italienne dans toute sa splendeur : aller implanter sa centrale chez un voisin moins regardant ! Amusant !

Mais pour le risque, c'est plutôt pire, non ? Je n'ai pas connaissance que les Albanais soient au summum de la maitrise des technologies de pointe...

mardi, 17 juin, 2008  
Blogger Luc said...

@ Patrick : "L'ami Jancovici a très bien parlé lors d'une récente conférence, lorsqu'il disait que l'important était d'évaluer les ordres de grandeur. "

Bien d'accord avec toi. Le pétrole, "l'or noir", a coulé à flots pendant plus d'un siècle. Il est tout à fait improbable qu'on puisse trouver une source d'énergie capable de remplacer le pétrole baril pour baril.

Je pense, par contre, que l'avenir réside en des solutions multiples qui vont cohabiter. Elles seront différentes suivant les pays, les ressources disponibles, les techniques et les utilisations.

Elle vont aussi varier suivant les cultures, je pense.

Par exemple, et comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, les Amish ne se sentent pas du tout concernés par la hausse du coût du pétrole et de l'électricité !

mardi, 17 juin, 2008  
Blogger Padraig said...

Sûr que la culture Amish est peut-être une solution. C'est-à dire vivre comme il y a trois cent ans.

Sinon, moi qui suis un indécrotable technophile, je pense qu'on a la fission nucléaire pour maintenant (EPR), la sur-génération pour demain (neutrons rapides), et la fusion pour après-demain (Deutérium et Tritium). Quant à nos 4x4 et nos avions de demain, ils pourront rouler et voler "proprement" à l'hydrogène fabriqué par les centrales sus-mentionnées.

Le reste, c'est, comme on dit, de la variable d'ajustement : un peu d'hydrolique par ci, un peu de thermique par là, un zeste d'éolien intermittent là où ça a un sens, un peu de solaire là où ça brille... Pas vraiment besoin d'un bac à déchet plein de bactéries dans son jardin.

Et en attendant, beaucoup d'économies d'énergie...

mardi, 17 juin, 2008  

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