Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

jeudi 17 janvier 2008

L'offrande ultime d'un palmier géant de Madagascar

Tahina spectabilis.jpg

Ca se passe dans une région reculée du nord ouest de Madagascar. Ce jour là, Xavier Metz se promenait autour de sa plantation de cajou avec sa famille quand il remarqua un palmier extravagant. Avec un tronc de dix-huit mètres de haut et des palmes de cinq mètres de diamètre, c'est le plus grand palmier jamais vu à Madagascar. Xavier Metz prit donc des photos et les envoya à John Dransfield, un chercheur du Royal Botanic Gardens, de Kew (Royaume Uni).

Arrivés sur place, les botanistes n'en croyaient pas leurs yeux. Il s'agissait d'une espèce de palmier totalement inconnue jusqu'à ce jour. Comment avaient-ils pu passer à côté d'une telle merveille ?

En effet, cet arbre ne fleurit qu'une fois dans sa vie, quand il arrive à maturité, au bout de cinquante à cent ans. Ce qui se passe alors est extraordinaire. La partie supérieure de l'arbre se divise pour donner naissance à une arborescence sur laquelle vont apparaître des centaines de petites fleurs parfumées.

palmflower2.jpg


Chaque fleur est capable d'être pollinisée et de donner un fruit. Et bientôt l'arbre dégouline de nectar et disparaît sous un nuage d'insectes et d'oiseaux.

Et puis, toutes les ressources vitales de l'arbre se trouvent absorbée par l'épanouissement des fruits, et alors l'arbre meurt, épuisé par cette offrande ultime qu'il a mis cent ans à préparer ...

On a d'abord pensé qu'il s'agissait d'un lointain cousin du Talipot palm qu'on trouve dans la partie sud de l'Inde et au Sri Lanka. Mais l'analyse ADN a montré qu'il s'agissait là non seulement d'une nouvelle espèce, mais même d'un nouveau genre à part entière.

Le lieu où se trouve cet arbre est gardé secret. Et, après recherches, on a recensé moins d'une centaine d'arbres de cette espèce inconnue jusqu'alors, ce qui pose un défi majeur de conservation ...

Les scientifiques lui ont donné le nom de "Tahina spectabilis", ce qui en malgache signifie "béni" ou "à protéger". C'est aussi un des prénoms d'Anne-Tahina Metz, la fille du découvreur de l'arbre.

Pour en savoir plus :
1. New Genus of Self-destructive Palm found in Madagascar (Royal Botanic Gardens, Kew)
2. Death by flowers: giant, suicidal palm has botanists stumped (World Science)
3. Giant Madagascan palm 'flowers itself to death' (New Scientist)
4. Un palmier suicidaire (Le Nouvel Obs)

Crédit photos : John Dransfield

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2 Comments:

Blogger la Mère Castor said...

C'est merveilleux de découvrir ainsi sur terre de nouvelles espèces, et si triste et rageant de penser à toutes celles qui vont disparaitre.

vendredi, 18 janvier, 2008  
Blogger Jack said...

Les plantes qui mettent des années à fleurir, puis meurt aussitôt m’impressionnent car elles ne respectent pas le cycle annuel des saisons auquel les plantes de nos contrées sont habituées. C’est qu’il existe des pays où les saisons se suivent en se ressemblant, c’est alors que la vie est réglée par d’autres horloges.
Je connais deux exemples qui nous sont proche ici :
- l’agave qui peut attendre 15 ans avant d’arriver à la floraison.
- et encore plus curieux le bambou qui peux attendre plus d’un siècle et dont la floraison semble synchronisée à l’échelle planétaire pour une même espèce.

J’avoue que çà me semble tellement étrange que j’ai toujours peine à le croire.

Pour en revenir à Madagascar et au fait que l’on y découvre encore des plantes aussi importante en 2007. Ce morceau d’Afrique qui s’en est détaché voici quelques millions d’années, comporte un très grand nombre d’espèces particulières à cette île (endémiques), que ce soit animales ou végétales. Madagascar mériterait sans doute plus d’intérêt que ne lui en porte la communauté internationale.
(Tiens encore une décolonisation française ratée : c’est une habitude chez nous...)

samedi, 19 janvier, 2008  

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