Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

samedi 29 décembre 2007

Le temps ralentit

Cosmic bird.jpg

La semaine dernière, je vous disais qu'à mon sens, le temps passait de plus en plus vite. Eh bien José Senovilla, de l'Université du Pays Basque et Marc Mars et Raül Vera de l'Université de Salamanque (fondée en 1218, excusez du peu) vont publier un article dans le Physical Review D qui prétend exactement le contraire.

Comme vous le savez, depuis plus d'une dizaine d'année, on a constaté que les supernovae qui était très loin de nous semblaient s'éloigner de nous à une vitesse nettement plus élevée que celle qui sont proches de nous. On pense que l'univers est parti d'un "oeuf cosmique" à une température très élevée et qu'il s'étend pour arriver à un univers inerte et froid. C'est ce que dit la deuxième loi de la thermodynamique. Par voie de conséquence, les objets très loin de nous devraient ralentir et non accélérer.

Pour contourner l'obstacle, on a inventé le concept d'énergie sombre, qui générerait une force gravitationnelle répulsive. Et donc, plus les supernovae s'éloignent de nous, plus elles accélèrent. Le problème, c'est que cette énergie sombre, on ne l'a jamais vue ou mise en évidence. C'est d'ailleurs précisément dans ce but qu'on a construit le Large Hadron Collider (LHC) au CERN à Genève, et qu'on va se lancer à la recherche de la particule de Dieu l'an prochain.

Mais José Senovilla a une idée beaucoup plus simple pour expliquer ce phénomène, et qui ne mettrait pas en jeu des concepts aussi élaborés que l'énergie sombre. C'est tout simple : les supernovae qu'on voit au fond de l'espace sont loin dans le passé, vu le temps que leur image a mis à nous parvenir. Par contre, celles qui sont près de nous sont aussi près de nous dans le temps. Si donc le temps ralentit progressivement, celles qui sont loin de nous vont très vite et celle qui sont prés de nous vont beaucoup plus lentement.

CQFD : c'est tout simple, il suffisait d'y penser !

Mais alors, si maintenant on touche à la notion du Temps, ça va devenir un peu compliqué, tout ça. Surtout qu'Itzhak Bars de l'Université de Californie du Sud à Los Angeles pense que le Temps est une grandeur à deux dimensions !

On va voir où tout ça va nous mener. Vous reprendrez bien un peu de clafoutis ?

Pour en savoir plus :
1. Time is running out - literally, says scientist (The Telegraph)
2. Scientists: Time Itself May Be Slowing Down (Wired)
3. Are we missing a dimension of time? (The Telegraph)
4. A la recherche de la particule de Dieu (Chez Luc)

Crédit photo : ESO

4 Comments:

Blogger Padraig said...

Le nombre de dimensions de l'Univers est un grand mystère... Un grand nombre, sans doute, dont seulement quelques-unes nous sont accessibles... On imagine aussi des dimensions qui n'existent qu'à l'échelle microscopique, d'autres seulement à l'échelle macroscopique. Quant au temps... ce n'est peut-être qu'une dimension comme une autre, qui nous apparaît particulière, mais qui ne l'est pas vraiment...

Pourtant, le Grand Architecte (appelez-le Big Bang si vous voulez) a bâti l'Univers avec un ensemble de "constantes" qui semblent vraiment figées. Par exemple la vitesse de la lumière. Ou la stricte équivalence de la masse d'inertie et de la masse pesante. Et peut-être un temps unique, le même partout...

Tout ça nous laisse entrevoir l'immensité de ce qui nous reste à découvrir... Dans 50 ans, notre vision de l'Univers sera évidemment complètement différente de celle que nous avons aujourd'hui. Des dimensions nouvelles auront été mises à jour, des énergies insoupsonnées seront identifiées que l'on cherchera déjà à domestiquer.

L'avenir sera stupéfiant !

samedi, 29 décembre, 2007  
Blogger Genorb said...

Ce blog est assez remarquable! On y parle de tout et je suis positivement surpris par le fait qu'on cite une revue comme physical review D (ou j'ai publie un certain nombre d'articles) et qui est normalement inconnu du grand public.

J'admire la culture et l'interet des protagonistes de ce blog et de Luc en particulier.

Chapeau messieurs!!

Vraiment y a des gens avec qui on aimerait bien passer une soiree a discuter en buvant quelques bonnes bieres (belges bien entendu :) ).

samedi, 29 décembre, 2007  
Blogger Jack said...

Si j'ai bien compris, une seconde de maintenant serait plus longue qu'une seconde de il y a 1 milliard d'années?
T= f(t), ça complique un peu les calculs, parce que le milliard d'années du coup ne vaut pas tout à fait 1 milliard.
Pour vérifier expérimentalement cette hypothèse ça va être coton.
Mais que ce passera-t-il quand le temps sera complètement arrêté, on repart dans l'autre sens, ou bien c'est le néant définitif?

dimanche, 30 décembre, 2007  
Blogger Luc said...

@ Genorb : Merci du compliment, qui nous va droit au coeur !

@ Jack : Senovilla pense que "everything will grind to a halt". Qu'à la fin des temps, la température de l'Univers sera zéro degré Kelvin, qu'il n'y aura plus aucun objet en mouvement, et que le temps s'arrêtera ... pour l'éternité ?

Heureusement, ce n'est pas demain la veille. Et puis, attendons de voir les réactions du milieu scientifique que ces propositions ne vont pas manquer de susciter ...

mercredi, 02 janvier, 2008  

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