Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

vendredi 12 octobre 2007

Ne vous inquiétez pas, les scientifiques veillent sur votre santé...

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Mardi dernier, je coupais du bois au fond du jardin (quand homme blanc couper beaucoup de bois, hiver très froid...)

Mon attention fut attirée par un hélicoptère qui semblait faire des acrobaties au dessus de ma tête, étant à couvert je le distinguais mal, de plus il volait en rase-motte. Comme il passait au dessus de ma tête, je suis sorti du couvert pour le voir repasser au dessus de la maison et là j’ai compris qu’il pulvérisait quelque chose car j’ai bien vu sa rampe de pulvérisation et j’ai aussi senti une odeur bizarre.

Il n’a pas fait d’autres passages car il aurait alors balayé carrément la rue principale du village.

Ma première réaction fut de rentrer dans la maison, même si j’étais déjà « traité » et de téléphoner à la mairie, pour savoir s’ils étaient avisés qu’un traitement était prévu et si oui lequel ?

Ils n’étaient au courant de rien, mais hasardèrent l’hypothèse qu’il s’agissait d’un traitement contre la chenille processionnaire.

Je m’interrogeais alors sur la nature du produit et je découvris que le traitement standard est un traitement totalement bio à base de bactéries Bacillus thuringiensis. C’est bio donc c’est forcément inoffensif !

Tu parles : la peste et le choléra aussi sont « bio » !

Et bien oui, vous l’avez compris on vous balance des bactéries sur la tête sans même vous demander votre avis et ni même prendre soin de vous avertir : nous avons à l’ONF des gens qui savent ce qu’ils font et n’ont cure d’aviser la population.

Là j’ai pensé aux travailleurs des champs de bananes, qu’on a bombardés de pesticide sans précaution durant des années.

Vous allez me dire que ça n’a rien à voir et j’en suis d’accord, mais la méthode, elle, est la même : pourquoi prendre la peine d’aviser ces « ignorants», qui vont encore nous embêter avec leurs questions.

Et bien justement j’ai des questions : même si le produit a une durée de vie courte, il massacre pas mal d’insectes autres que la chenille processionnaire et la biodiversité en prend encore un vilain coup. Et moi je ne veux pas que l’on traite mon jardin, sans me demander mon avis.

Je n’ai qu’une confiance limitée aux scientifiques, lorsqu’on sait que les poissons de nombreux grands fleuves français contiennent jusqu’à 7 fois la dose limite de PCB, que l’interdiction de consommation du poisson ne s’est établie que tout dernièrement, partiellement et progressivement le long des fleuves alors que les pollutions aux pyralènes connues datent des années 80 : on peut s’interroger sur l’efficacité des organismes scientifiques chargés de veiller sur notre santé.

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5 Comments:

Blogger Paul said...

Tout à fait d'accord avec toi, mais je nuancerais un peu le propos : ce ne sont pas tant les scientifiques qui sont ici en cause que les décisionnaires de l'ONF.

Même chose pour les pesticides, les OGM, le nucléaire, etc : bien sûr à l'origine de ces procédés il y a des scientifiques, mais la décision ultime de les utiliser, et surtout la façon de les utiliser en impliquant ou non la population, ce sont les techniciens et les entreprises - et en dernier ressort, les politiques à travaers la législation.

vendredi, 12 octobre, 2007  
Blogger Luc said...

@ Jack : Scandaleux ! Mais où va-t-il falloir aller habiter pour qu'ils nous foutent enfin la paix ? A Paris ? Pfff ...

Bon, là je m'emporte.

Paul, comme d'habitude, nous fait un commentaire mesuré et pertinent, comme j'aime, et moi, je réagis de façon épidermique ...

Désolé, mais quand faut qu'ça sorte, faut qu'ça sorte !

vendredi, 12 octobre, 2007  
Blogger Padraig said...

Paul, tu (ça fait un bail qu'on se cause, on peut se tutoyer, non ?) me semble extrêmement respectueux des "scientifiques". Il y a parmi les animateurs de ce blog des "scientifiques", en tout cas diplômés comme tels. Je compte parmi ceux-là. Faisant partie de cette auguste corporation, je puis affirmer avec aplomb qu'elle contient en son sein la même proportion de gens remarquables, d'escrocs, de gens honnêtes, de voleurs, de menteurs, de gens respectables et d'ordures que dans toute autre corporation - par exemple celle des journalistes.

En conséquence, l'idée que tout ce que disent les "scientifiques" est juste et bon est erronée. C'est un travers qu'on entend de plus en plus dans les médias : "les scientifiques disent que...". Quand j'entends ce préambule, j'essaye de me boucher les oreilles, parce que ce qui suit n'a sans doute pas plus de valeur que si c'était ma concierge qui le disait (d'autant plus que je n'ai pas de concierge)....

vendredi, 12 octobre, 2007  
Blogger Jack said...

J'aurais du mettre des guillemets à scientifiques ? Je suis assez d'accord avec Patrick l'onction "scientifique" devrait nous incliner à la prudence.
Dans le cas d'espèce il y a sans doute un gros défaut de communication de l'ONF, basée sur le mépris, et probablement un pilote d'helico un peu trop zélé.
Et comme me l'a rappelé ma femme : nous passions à côté de ce genre d'évènement lorsque nous étions au travail... (font suer ces fichus retraités qu'on rien de mieux à faire que regarder passer les hélicoptères)

vendredi, 12 octobre, 2007  
Blogger Paul said...

@ Patrick : absolument, mon commentaire n'avait pas pour but de défendre les scientifiques, plutôt de dire que ce ne sont pas les seuls responsables.

samedi, 13 octobre, 2007  

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