Chez Luc (brèves de comptoir)

"Chez Luc", le bar où l'on peut venir bavarder ensemble à propos des choses qui fâchent, ou qui réjouissent, ou qui émeuvent ... Je vis près d'Avignon, en Provence. J'ai trois bons copains qui viennent au bar pour nous raconter la dernière du jour : Jack, de Belinto en Provence, Patrick, d'Audierne en Bretagne, et Philippe, de Piriac en Bretagne du sud (qu'on appelle aussi "Pays de Loire").

Les auteurs (le patron et les habitués)

Photo Luc

Luc, Avignon

Photo Padraig

Padraig, Audierne

Photo Jack

Jack, Belinto

Photo Philippe

Philippe, Piriac

lundi 24 avril 2006

Fumez des cigarettes JPS Black Gold Line !



Eh bien voilà : je fais de la pub pour des cigarettes, sachant que (1) c'est prohibé par la loi Evin, et (2) je ne fume pas et je suis totalement contre l'usage du tabac. Alors, pourquoi ce moment d'égarement me direz-vous ?

Eh bien, j'ai remarqué que, dans ma jeunesse, je supportais bien mieux la fumée de la cigarette, et que depuis une vingtaine d'années, ça m'est devenu totalement insupportable. Alors pourquoi ? Parce que je suis devenu plus vieux ... certes ! Parce que je baigne dans la pollution quotidienne ... pas vraiment, en tous cas plus depuis que je vis en Provence. Alors ?

Eh bien, ce qui a changé, c'est l'incroyable chimie que les fabricants de cigarettes rajoutent au tabac, sous la pudique appellation "d'agents de texture". Là dedans, on trouve tout un tas de saloperies, dont une des plus nocives est l'ammoniaque, qui a deux effets (comme le double effet Kiss-Cool !). L’un des effets est de réduire le phénomène de la toux lors de l’aspiration de la fumée de cigarette. L’autre effet est beaucoup plus pernicieux : l’ammoniaque réagit avec la nicotine (alcaloïde au même titre que la cocaïne) et la transforme en un composé basique beaucoup plus facilement assimilable par l’organisme que sous sa forme acide. Cette transformation permet ainsi de multiplier par 100 l’effet de la nicotine sur le cerveau.

Et toutes ces saloperies rendent la fumée de la cigarette beaucoup plus intolérable et le fumeur beaucoup plus "accroc" à la cigarette.

Eh bien, et je m'adresse ici à mes amis et amies fumeurs (et fumeuses) : si vraiment vous ne pouvez pas vous passer de cigarettes, au moins fumez des JPS Black Gold Line. En effet, c'est la seule marque de cigarettes actuellement en vente qui ne contient que du tabac et du papier à cigarettes, sans aucun "agent de texture". Au moins, vous aurez de meilleures chances de vous arrêter, et vous incommoderez moins vos voisins ...

Comme de Villepin, ayant perdu ses couilles à propos du CPE, a fait machine arrière toute sur tous les sujets qui fâchent, y compris l'usage du tabac dans les lieux publics, il fallait faire quelque chose. Voilà qui est fait !

Pour en savoir plus :
1. Pourquoi l'ammoniac rend dépendant du tabac ? (Dis pourquoi papa)
2. Les additifs du tabac (stop-tabac.ch)
3. Tabac - L'expertise de 60 Millions de consommateurs (60 Millions de consommateurs)

Crédit photo : Luc

15 Comments:

Blogger Vicnent said...

ça te vient d'où cette info "INCROYABLE" ???????

lundi, 24 avril, 2006  
Blogger Luc said...

@ Vincent : l'autre matin, sur France Inter, il y avait un débat sur la cigarette. Et ils ont sorti l'histoire de l'ammoniaque et des additifs divers et variés (dont j'avais déjà entendu parler). Puis, un des invités a dit "Mais on peut trouver chez le buraliste des cigarettes, dont je n'ai pas le droit de citer la marque, pour lesquelles il n'y a aucun agent de texture". Ca a piqué ma curiosité. Cet après-midi, je me suis rendu dans un bureau de tabac, et j'ai demandé s'ils avaient bien des cigarettes sans agents de texture. Il m'a dit que oui, et m'a montré ce paquet. Je lui ai demandé "Je peux prendre ce paquet en photo ?" Il m'a regardé de travers, puis il a dit que oui, d'accord, pourquoi pas. J'ai donc pris la photo tout à l'heure pour faire mon petit mot de ce soir ...

lundi, 24 avril, 2006  
Blogger Vicnent said...

je les teste depuis ce matin...
premier feed back : wep, pas mal, et en plus, moins cher...

mardi, 25 avril, 2006  
Blogger Padraig said...

Vicnent, si tu veux vraiment réduire ta consommation de toutes ces saletées, il y a une autre solution que les JPS... ;-)

mercredi, 26 avril, 2006  
Blogger Luc DUSSART said...

@ Luc
Je monte un blog sur le tabac et le tabagisme et quand je saurai faire installerai un retrolien avec ton blog (brèves de comptoir).

Dans ton papier il y a des choses plus ou moins exactes. Le traitement à l'amoniaque augmente le taux de nicotine sous forme 'libre', c'est-à-dire non combinée sous forme de sel ou autre.
Cette nicotine 'libre' traverse plus efficacement les parois des poumons, ce qui augmente le shoot instantané dans le cerveau une dizaine de secondes après l'inhalation. Tu indiques un facteur 100 : je n'ai jamais vu de chiffre à ce sujet, il me semble exagéré.
Le shoot est un gros facteur de dépendance : très vite le cerveau stimulé y prend goût. Au fait tu sais qu'avec les cigarettes du commerce, et notamment celles de l'industriel leader mondial ayant son usine à Neufchâtel en Suisse, celui qui a inventé ce traitement à l'amoniaque dans les années 70 et qui a fait sa fortune (qui date de cette invention !), avec un seul paquet fumé le néo fumeur est quasi certain d'être devenu dépendant à vie. C'est Marc VALLEUR, médecin-chef de Marmottan à Paris qui dit ça [http://www.hopital-marmottan.fr/]. Avec 1 clope = 30% de chance (ou de risque c'est selon), avec 6 cigarettes, 95% de chances ! On a peu de chances d'en réchapper.
Pour info la fumée des cigares, qui sont faits avec des tabacs sélectionnés et a priori moins trafiqués chimiquement est plus basique : la nicotine est ingérée par les muqueuses de la bouche. Ce processus est lent, il n'y a pas de shoot ... si l'on n'avale pas. Ce qui est normalement le cas des amateurs.
Pour prendre une image qui te sera chère, on ne devient pas alcoolique en dégustant du bon vin et en recrachant. Pour le tabac c'est pareil : si t'avale pas, il n'est pas certain de devenir accros.

Précision : si tu as avalé et que tu imagines pouvoir plus tard fumer un petit cigare à l'occasion, je te dirais que ça ne marche pas : on replonge fissa.

Voila, le tabac constitue une sacré saga et j'espère que mes billets à venir t'intéresseront.

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger Luc said...

@ Randall : bienvenue au zinc ! Le facteur 100, je l'ai trouvé ici. Mais je suis d'accord avec toi pour dire que c'est quand même difficilement quantifiable. Et merci pour ton lien avec l'hôpital Marmottan.

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger Padraig said...

Un blog sur le tabagisme est une bonne idée... Je doute que les accros du tabac soient très intéressés, mais il suffit que ça en aide un seul à décrocher, et les efforts n'auront pas été vains. Bravo.

P.S. : Dans un livre qui traite des diférentes drogues "La poudre et la fumée", j'ai lu que sur le strict critère de rapidité de mise en dépendance, c'est de loin le tabac qui gagne, bien devant l'héroïne ou la cocaïne (sur ce plan, le hash par exemple ne crée guère de dépendance). Ce qui rejoint ce que dit Randall (un seul paquet = dépendance assurée). Ne pas en conclure qu'il faut se mettre au hash ou à la cocaïne, car sur d'autres critères, ce genre de substance n'est pas anodine du tout... La dépendance à l'alcool est aussi un processus assez lent à se mettre en place.

Et aussi : Honte au gouvernement d'avoir reculé et de n'avoir pas promulgué la loi anti-tabac dans les lieux publics et restos, etc. Il est vrai que Chirac est un fumeur !

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger Jack said...

Et un peu tricheur aussi, rîme facile, mais d'actualité...

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger Jack said...

Plus sérieusement, c’est d’addiction qu’il serait bon de débattre, les psychiatres et neurologues avancent à pas de géant, lorsqu’ils auront vraiment compris comment cela fonctionne, sans doute pourra-t-on s’engager efficacement contre toutes les formes de dépendance.
La dépendance fait de l’homme un esclave : le contraire d’un homme libre, c’est ainsi que je me suis motivé pour arrêter la cigarette, il y a maintenant 10 ans.

J’ai aussi un ami buraliste et lorsque je viens le voir dans son débit, je mesure (à la longueur de la queue) que le paquet à 5 € n’est pas la solution, pas plus que le paquet à 10€ n’en serait une.

L’addiction touche les milieux les plus modestes, les miséreux, les moins bien informés, les plus désespérés...

Par contre, il faut les empêcher d’emmerder les autres, c’est un meilleur moteur de la prise de conscience de son état que l’augmentation continue du prix, qui alimente automatiquement tous les trafics et la révolte.

Lorsque j’avais 20 ans nous étions majoritairement contre l’alcool, parce que la génération précédente était, disons le franchement, alcoolique et que l’école nous en faisait prendre conscience !
Mais va savoir pourquoi il était viril de fumer pour les garçons de cette époque, lorsqu’on regarde les films des sixties et seventies c’est frappant.

Aujourd’hui ce sont plutôt les jeunes femmes : signe d’émancipation ?
Pourtant le statut de future mère les détermine généralement à arrêter de cloper. Alors...

Si nous trouvions « l’interrupteur » de l’addiction il deviendrait aisé de s’arrêter, car beaucoup en ont envie mais n'y parviennent pas.

Notez que si l’on trouve « l’interrupteur », autant je m’y remets, sachant que j’arrête quand je veux...

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger Luc DUSSART said...

Voila l'url de mon tout nouveau blog après une nuit blanche. Je compte sur vos remarques critiques et témoignages. Je pense que dans 6 mois on aura qq chose d'intéressant !

http://unairneuf.blogs.psychologies.com/

Pour faire bonne figure, j'ai utilisé la formule blog pour un site plus commercial.

http://unairneufdanslentreprise.blogspot.com/

La aussi cela va très vite s'enrichir avec des documents techniques et commerciaux, mais plus sur le management des programmes d'élimination du tabagisme au travail, ce qui est ma différence avec les gens qui ne font que de l'aide à l'arrêt.

Vous serez surpris que je vous dise que pour moi, c'est cette partie 'Management' qui est la plus délicate. Permettre à un fumeur de s'affranchir de sa dépendance, à côté, c'est assez straitforward comme ils disent.
Avec un taux de réussite assez prévisible...

lundi, 29 mai, 2006  
Blogger Luc DUSSART said...

@ Jack

Tu parles d'un 'interrupteur' de l'addiction.

Sans prétention, il me semble en avoir mis un au point qui marche bien pour le tabagisme. Son nom commercial est 'Gommenvie'...

Ca ne marche que pour le tabac pour l'instant, mais je suis prêt à le faire tester pour d'autres comportements addictifs à fort 'craving', comme la cocaïne ou le crack par ex. Ce serait intéressant. J'ai envoyé un mot à Marmottan dans ce but, mais je ne suis pas certain qu'ils m'aient pris au sérieux.

Ce que je peux attester, c'est que ça marche. L'automne dernier j'ai fait une expérience, qui m'a pris pas mal de temps mais qui m'a permis d'apprendre beaucoup.

Contexte : une femme d'âge mûr, habitant sur les hauteurs du lac de Neufchâtel, en suisse me contacte après avoir trouvé des infos sur www que j'ai nettoyé depuis.

Elle me demande de l'aide pour arrêter de fumer. 37 ans de tabagie, en tremble des mains, sortant de deux ans de dépression après un accident familial trop grâve pour en parler. Bref, un beau cas.

Je lui dis OK à condition de tout faire cela par mail. 2 mois après, et des échanges quotidiens ou presque pour du coaching, sans la connaître, ni même lui parler au téléphone, la Gommenvie a fonctionné. Arrêt serein, son médecin lui dit qu'elle a beaucoup de chance.

Physiquement dézinguée pourtant : son acidité urinaire a pris 1,5 pH en 1 mois : énorme !! Ce qui montre que l'on peut survivre à une très forte dépendance sans patch ni 'palliatif', terme que je préfère à 'traitement - de substitution nicotinique - car ils ne 'traitent' rien. Elle sait qu'elle ne refumera plus. Elle l'a su au bout de 22 jours.

Donc je reviens à cette histoire d'interrupteur. On peut, par un simple geste mental, gommer une envie de fumer, et au passage renforcer son immunité à la rechute.

S'il y a parmi vous un volontaire pour cesser de fumer - et de le faire sérieusement - avec ma gommenvie, je suis ouvert à un deal (pour info la suissesse a eu tout ça gratos, mais il faut que je vive aussi...).

Cette gommenvie est originale, inspirée par les 5 tibétains de Peter Kelder (merci à lui).

Anyone interested ?

J'insiste pour dire que cesser de fumer doit être facile et rapide : plus c'est facile et rapide, plus c'est fiable. Cesser sereinement de fumer est vraiment important : je le mesure après coup, pas encore très scientifiquement mais j'y pense.

Ce sont les vendeurs de patchs, relayés par les médecins, qui affirment que c'est difficile : faut bien justifier du 'besoin'. C'est une arnaque que j'entends démonter vis à vis, clou après clou.

@ patrick

Concernant la rapidité d'accrochage comparée des produits psychoactifs, la référence est Marc Valleur de Marmottan (url déjà citée).
Avec 6 cigarettes, on atteint 95% de probabilité d'être définitivement dépendant. C'est publié.

L'alcool et le cannabis sont peu accrocheurs. Le cannabis est le moins risqué dans le rapport Roques de 1999. Il n'y a quasiment pas de phénomènes de sevrage avec le cannabis. La dépendance est psychique (et relève de la psychiatrie le cas échéant).

Une des difficultés avec le tabagisme, cf. mon précédent billet, c'est d'avoir l'oreille et l'attention du fumeur.

Beaucoup, dès qu'on parle de _leur_ tabagisme sortent le flingue : touche pas à ma clope !!

Donc il faut utiliser de procédés subtils, et pour la plupart paradoxaux.

Para-doxal : étymologiquement = contre l'opinion dominante.

Je dis que les discours des médecins sont contre-productifs, et des études (Falomir à Genève) l'ont démontré.

Un blog sur le tabagisme aura de l'intérêt si on arrive à dépasser le niveau bêtifiant des discours culpabilisateurs. Nous verrons bien. Je devrai aussi modérer, pour éviter ces témoignages de pauvre hères qui clament leur souffrance après quelques jours sans clope. Pathétique. On ne peut rien en tirer, car c'est à l'horizon du semestre que l'on commence à avoir une idée de la suite. 50% des jeunes mamans qui ont cessé de fumer pour leur marmot reprennent dans les jours, et le plus souvent les heures, qui suivent l'accouchement.

Ma gommenvie a précisément pour objectif de chasser de l'esprit cette idée que l'on a été fumeur. Auquel cas on est très vite serein.

Par contre j'ai découvert qu'il était très improbable qu'un fumeur comprenne pourquoi il fume. C'est mon défi que d'y contribuer avec le blog et le bouquin qui devrait s'ensuivre.

La science ne reconnait l'existence que de ce qui est 'objectif', observable par différents examinateurs. Mon approche sera à l'inverse subjective, en partant de ce que pense et croit savoir le fumeur sur sa situation. Que je n'agresse pas ici les fumeurs qui me lisent : en intervention en entreorise, sur des centaines de cas, exceptionnels sont ceux qui ont compris après trois heures de cours intensif !! J'en suis arrivé que la raison pour laquelle le fumeur fume se heurte à un mur invisible (et inconscient). Il faut passer derrière le rideau de fumée, biaiser. J'y mets beaucoup d'astuces de mise en scène.

lundi, 29 mai, 2006  
Blogger Luc DUSSART said...

Jack,
Dans le phénomène de dépendance peuvent survenir deux aspects. En termes techniques on les nomme

* tolérance

* sensibilisation

La tolérance résulte de l'adaptation physiologique (ou psychique) à un comportement nocif. Par ex. l'alcoolique boit de plus en plus pour obtenir le même effet. Idem pour le fumeur : on commence par une, puis on remet cela progressivement jusqu'à arriver à un plateau où le manque est saturé par la consommation du produit. Ce plateau peut être de 10 ou 50 cigarettes par jour, là interviennent des facteurs individuels. En langage commun on appelle cela aussi 'accoutumance'. Tous les produits ne créent pas une accoutumance, mais ceux qui sont taxés oui (précisément parce qu'une fois qu'on a commencé, on paye régulièrement sa dime).

LA sensibilisation est presque un phénomène inverse : une fois que l'on est devenu dépendant, et que l'on cesse son addiction, la moindre petite récidive fait replonger dans le trou. Une taf peut suffire à replonger dans le tabagisme après 10 ans d'arrêt (mon record connu c'est 15). Ceux qui ont fait une tentative d'arrêt savent d'expérience cela.

Je dis une taf. Cela n'est pas toujours suffisant, parfois il faut en refumer une entière pour être sûr de réactiver la dépendance. Mais je ne connais personne qui n'ait pas rechuté après deux modiques clopes.

Qu'est-ce qui se passe ? Le cerveau a enregistré quelque part le souvenir d'une stimulation. Depuis l'arrêt c'est un souvenir en sommeil qu'un Un signal suffit à rallumer.

A un marin je dirais que ce signal peut être aussi faible qu'un éclair de torche au loin du rivage ou bien d'une balise : faible, mais quand on l'a vu, on l'a vu. PAs de doute.

Alors la sensibilisation fait qu'un tout petit message peut, comme une clé qui ouvre une porte, relancer un comportement ancien, même oublié.

Par exemple, il se dit qu'un ex aloolique a replongé aprés avoir dégusté un baba au rhum dans lequel on lui avait assuré qu'il n'y avait pas de rhum. Sans intention, sans savoir, la rechute est irréversible.

Cette sensibilisation est parfois très prégnante. C'est cablé pour reprendre une analogie informatique. C'est pas du software dont on pourrait prendre le contrôle : la volonté n'y fera rien. Le cerveau d'un fumeur a été cablé pour fumer. Dans le cas de la cocaïne on a même pu observer au microscope les nouvelles excroissances nerveuses où le produit est 'capté' : elles se multiplient avec l'usage, comme des papilles dans la bouche. Avec le temps elles décroissent, mais là le temps c'est en décennies qu'il faut compter.

Une fois que l'on a été dépendant à la cigarette, on l'est à vie.

Un intervenant comme moi peut rendre au fumeur la liberté de ne pas fumer (avec la gommenvie notamment). Mais je ne peux rendre la liberté de fumer à discrétion : c'est perdu, fini pour toujours. Malgré tout ce que je sais, je ne m'amuserais pas à en goûter une : trop risqué. Je n'en ai pas envie, et heureusement moi qui travaille au quotidien avec des fumeurs (qui fument pendant mes formations bien sûr), mais si on m'y forçait, je risquerais de replonger comme un débutant.

Il y a un troisième phénomène avec le tabac, qui le différencie d'autres produits modifiant les états de conscience : c'est assez dégueulasse. A cause de la tolérance dont j'ai parlé, le fumeur finit par trouver ça bon. A la fin de la guerre, un client m'a assuré que des gens fumaient du fumier de cheval sèché : il paraît que c'était bon. Je veux bien ! Mais pour fumer, au début il faut se forcer. La première, quand on rechute, elle n'a pas bon goût.

Ceci fait qu'une fois que l'on en a sereinement fini avec ça, que l'on a fait le deuil d'un comportement passé morbide, on n'a pas envie de reprendre. Je n'en connais pas dans ce cas qui dise : "Je me remettrai à fumer après mon anniversaire" ou n'importe quelle date. Ceux qui en sont sortis ne veulent pas reprendre. S'ils rechutent, c'est sous le coup d'une émotion particulière, joie le plus souvent pour les hommes (la fête en famille ou entre copains), tristesse pour les femmes. C'est statistiquement constaté, mais bien sûr pas une règle absolue. Je t'expliquerai pourquoi c'est comme cela plus tard, mais la rechute est involontaire. D'ailleurs on culpabilise très vite : "Ah, je suis con" se dit-on.

Donc même si ma gommenvie ne s'use pas à l'usage, bien au contraire elle se renforce comme les ornières d'un chemin creux en forêt, ce n'est pas un outil pour clignoter entre état 'fumeur' et non fumeur, pour basculer à volonté entre deux états stables. C'est une des particularités de ma formation de faire en sorte qu'il n'y ait plus de doute possible entre ce qui est source de qualité de vie durable (abstinence tabagique) et source de souffrance permanente (avoir à fumer sinon on n'est pas bien).

Le fait que les anciens fumeurs disent tous leur bonheur d'en être sorti peut être traduit indubitablement par cette formule, incroyable pour beaucoup de fumeurs, inimaginable : il n'y a pas de plaisir à fumer.

Ceci différencie le tabagisme de l'alcoolisme, car personnellement j'éprouve du plaisir à boire un coup à l'occasion.

Qu'il n'y a ait pas de plaisir à fumer va à l'encontre de l'expérience subjective du fumeur : le lui démontrer n'est pas immédiat ni évident. On y arrive assez bien. Alors cesser de fumer devient vraiment facile. CQFD.

mardi, 30 mai, 2006  
Blogger Jack said...

@ Luc Dussart
Tout cela me parait fort intéressant et correspondre fidèlement à ma propre expérience de cessation de fumer après 40 ans de cigarette interrompus par 2 courtes années, qui m’ont fait comprendre combien l’addiction est ancrée à jamais, après 2 ans d’arrêt la reprise fut instantanée, au même rythme qu’avant, tout comme si ces 2 ans n’avaient jamais existés.
Voici une expérience très utile pour ne jamais plus replonger.
Je peux également témoigner du peu d’efficacité des patchs à la nicotine tous ceux que j’ai vu prendre cette voie ont rechuté, très rapidement.
Nous sommes dans une phase décisive de lutte contre la fumée au travail, je te ferai connaître au RH, qui sera sûrement intéressé.
Il y a là quelques personnes qui me sont chères et que je voudrais bien voir cesser de fumer, mais je ne dispose pas de la bonne pédagogie pour cela...
Une chose est certaine 7:30 de pédagogie et 2 chances sur 3 de succès valent la peine d’essayer.
C’est affligeant de voir ces gens qui se précipitent sur le quai des gares TGV pour tirer comme des malades sur leurs cigarettes pendant les 2 minutes d’arrêt , voici qui illustre assez bien l’esclavage de la cigarette.

mercredi, 31 mai, 2006  
Blogger Luc DUSSART said...

@ Jack

Oui, moi aussi j'ai longtemps fumé. Arrêté et repris une dizaine de fois ! Mes clients fumeurs sont très vite rassurés : j'ai été des leurs...

Bravo pour ton initiative : les DRH sont mes prospects. Mon 'business model' est du B to B dirait-on en jargonnant.

En ce jour mondial sans tabac, je te propose de clore ici notre discussion 'de comptoir'. A la r'voyure !

mercredi, 31 mai, 2006  
Blogger Admin said...

Merci pour ce blog, et pour ces informations.

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Arrêter de Fumer

samedi, 07 octobre, 2006  

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